Conservation : Formation des agences gouvernementales sur les scènes de crimes faunique en RDC

Les postes frontaliers sont souvent considérés comme des points chauds de sortie ou de transit des trophées, et des espèces de faune et de flore protégées par la loi congolaise.  Pour faire face à ce fléau, les agences étatiques en charge de surveillance dans les ports et aéroports doivent être dotées de connaissances sur les techniques utilisées par les contrebandiers. C’est dans cette optique que l’ONG JUREC (Juriste pour l’environnement au Congo) a organisé une formation à l’intention des agents et cadre de la Direction générale de la Migration (DGM), Direction Générale des Douanes et Accises (DGDA), Office congolais de Contrôle (OCC) et la Régie des voies aériennes (RVA). Cette formation a été lancée ce mardi 21 mars, à Kinshasa.

Placée sous le thème, les premiers intervenants sur les scènes de crime faunique en RDC, cette formation vise à améliorer la gestion des scènes de crime faunique, doter les agences gouvernementales de notions sur l’intervention sur les scènes de crime, éradiquer la mauvaise manipulation de preuves sur la scène de crime et améliorer la communication et la collaboration entre organismes chargés d’appliquer la loi.

« Après avoir constaté une croissance assez élevée des crimes liés à la faune sauvage, il nous a paru important d’échanger avec ces agences placées au niveau des ports et aéroports. Car, elles sont considérées comme les premiers acteurs sur la scène de crime pour leur permettre d’appréhender le béaba de la criminalité faunique et préparer le dossier à transférer au niveau des officiers du ministère public », a informé Félix Credo Lilakako, président de l’ONG JUREC.

Cette activité est justifiée notamment par le fait que les criminels fauniques utilisent de plus en plus des combinaisons et méthodes complexes pour faire passer leurs marchandises. « Les trafiquants ont plusieurs méthodes de dissimilation. Dans les ateliers comme ça, nous arrivons à découvrir par échange d’expériences, les nouvelles méthodes de crime faunique », a déclaré Albert Kabeya Tshikuku, inspecteur de douane à l’Aéroport de N’djili.

Avec l’évolution de la technologie, ces crimes fauniques prennent une certaine propension internationale, et nécessite la cohésion de plusieurs actions pour permettre à l’Etat congolais de diminuer ce phénomène.

« Je travaille au Rapiscan (scanner à rayon X) à l’aéroport de N’djili. Plusieurs fois j’ai fait passer des écailles de pangolins car je ne savais pas à quoi cela ressemblait. Ces différentes formations que j’ai reçues grâce à l’AWF m’ont permis de connaître beaucoup de choses. Et chaque fois dans mon travail j’applique ce que j’ai appris ici », a indiqué une participante.  

Au cours de ces trois jours de formation, les participants devront renforcer les capacités sur les éléments d’une enquête de crime faunique, leurs pouvoir et obligations, mais aussi le rôle qu’ils doivent jouer en amont dans la construction et préservation des scènes de crime faunique.

« Dans le contexte de la criminalité faunique, les preuves constituent un élément important. Nous avons partagé avec ces agences, l’importance non seulement de bien mener les enquêtes, mais aussi de mieux conserver les preuves parce qu’elles seront partagées au niveau des instances judiciaires et faciliter les actions de répression », a-t-il insisté.  

Notons que cette séance de formation s’inscrit dans la droite ligne du projet « Lutte contre le trafic des espèces de faune sauvage en RDC ». Un projet de African Wildlife Foundation (AWF) financé par le gouvernement américains à travers INL (Bureau of International Narcotics and Law Enforcement Affairs ).

Alfredo Prince NTUMBA

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