Conservation : Sensibilisation de la population de Kinshasa sur la protection des pangolins

Le pangolin est l’un des animaux les plus braconnés et les plus menacés au monde, car il est recherché pour sa viande vendue très cher et pour ses écailles en kératine auxquelles la médecine traditionnelle chinoise prête mille vertus. A Kinshasa, l’ONG Synergie Rural- Action paysanne et la structure de jeunes pour la sauvegarde de l’environnement de Mai-Ndombe ont organisé une activité de sensibilisation des vendeurs et consommateurs des gibiers sur la protection des pangolins.

« Aujourd’hui, c’est le 18 février, journée mondiale du Pangolin. Nous avons pensé que c’était le moment opportun pour sensibiliser non seulement les jeunes, mais aussi les agents de l’Etat, les vendeurs des gibiers et les consommateurs. Il faut que les consommateurs comprennent que quand ils vont au marché ils ne doivent pas chercher la viande du pangolin, car c’est interdit », a précisé Claude Keboy, coordonnateur de la Synergie rural – Action paysanne.

La journée mondiale du pangolin a été décrétée en 2014, par Save pangolins. Elle correspond au troisième samedi du mois de février de chaque année. Sur les 8 espèces de pangolins dans le monde, 4 espèces sont géographiquement situées en Asie et 4 autres en Afrique.

Sur les 4 espèces d’Afrique, 3 se trouvent en République démocratique du Congo. Ces espèces sont réparties sur l’ensemble du territoire de la RDC. Malheureusement, les recherches sur cette espèce de mammifère ne sont qu’à leur début. Selon les organisateurs, il y a urgence de s’intéresser à cette espèce afin de mieux la protéger.

« Nous avons choisi de travailler avec les jeunes, car la jeunesse peut changer des choses. Ce sont des gens qui sont bourrés d’idées. Nous encourageons les jeunes scientifiques de notre organisation à mener des recherches sur ça, réaliser les inventaires de ces espèces pour savoir ce que nous avons en RDC. On ne peut pas gérer quelque chose que l’on ne connaît pas », a indiqué Bernardin Masa

L’OUganda, le Nigeria, le Cameroun et la RDC sont les principaux pays africains où le commerce du pangolin se porte bien, malgré l’arsenal des textes de loi, et l’adhésion de ces pays à la CITES. Cette situation est à la base de la diminution des individus de pangolin dans ces pays.

Pour le cas de la RDC, le vrai défi de la conservation du pangolin reste notamment l’ignorance et la non application de la loi. Selon le coordonnateur de la Synergie rural – Action paysanne, Claude Keboy, la majorité de la population congolaise n’est au courant de l’existence de la loi n° 14/003, relative à la conservation de la nature et d’autres instruments nationaux et internationaux qui protège cette espèce en voie de disparition. A cela s’ajoutent également, la déforestation, la conversion de terre, le commerce illégal et illicite et l’alimentation domestique.

La disparition du pangolin sur le sol congolais pourrait créer une perturbation importante des écosystèmes. Le pangolin peut consommer à lui seul 70 millions d’insectes par an. Il contribue ainsi aération du sol, et à la dissimilation des nutriments d’un endroit à un autre.

Notons par ailleurs que la Synergie rurale – action paysanne est une organisation non gouvernementale de droit congolais. Elle a été créée en 2010, à l’initiative de quelques intellectuels de Batere.

Alfredo Prince NTUMBA

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