onze personnes, dont sept Chinois, ont été arrêtées au Gabon pour exploitation illégale de bois et transport d’ivoire
Huit forestiers – sept Chinois et un Gabonais – ainsi que trois personnes de diverses nationalités africaines soupçonnées de trafic d’ivoire, ont été interpellés par une mission de Contrôle d’aménagement forestier (CAF), selon les conclusions de l’enquête de la police forestière transmises mercredi à l’AFP. Du matériel a également été saisi.
Le CAF déplore dans un communiqué “des milliers de mètres cube de bois détournés” et “des milliards de francs CFA perdus”, à l’issue d’une mission de deux semaines menée dans la province de l’Ogooué-Ivindo (est du pays).
Le communiqué rapporte également la saisie de “60 kilos d’ivoire” dans un camion supposé transporter de l’eau minérale. Les huit forestiers sont notamment soupçonnés d’avoir coupé des essences interdites, trop jeunes ou situées dans des zones de conservation contre la dégradation de la forêt, ajoute le communiqué.
La mission a été soutenue par l’ONG belge Conservation Justice, avec qui elle a recensé onze entreprises forestières aux pratiques douteuses.
“Cela souligne le désordre qui existe dans le secteur forestier et la corruption et les complicités qui y règnent”, a commenté auprès de l’AFP un membre de l’ONG, Luc Mathot, ajoutant: “Il semble que la mission a subi des pressions pour être au final suspendue”. Cette mission a pris fin le 26 avril.
“Il ne fait aucun doute que des ramifications entre les opérateurs forestiers et les agents publics existent”, relève le communiqué de la mission.
En novembre 2015, une trentaine de personnes – dont deux représentants du ministère des eaux et forêts – avaient été arrêtées dans la même province pour trafic de Kevazingo, un bois précieux.
Connu dans le monde pour sa biodiversité et situé au coeur de l’Afrique centrale, le Gabon est recouvert à près de 80% de forêts.
Le pays a mis en place les projets “Gabon vert”, en parallèle de “Gabon industriel”.
Début avril, le gouvernement gabonais a signé plusieurs accords pour l’exploitation commerciale du bois avec une délégation de 27 entreprises chinoises.
AFP