La croissance démographique, l’urbanisation rapide et l’insécurité énergétique entrainent une demande croissante de bois-énergie en Afrique subsaharienne. On estime que le bois-énergie est actuellement la principale source d’énergie pour la cuisson pour plus de 60 % des ménages de la région, contribuant à la sécurité alimentaire et aux besoins nutritionnels de millions de personnes. Mais en raison d’une gouvernance inadéquate et du caractère informel du secteur, il est actuellement une cause majeure de dégradation des forêts et de déforestation.
Alors que différents pays de la région partagent des défis communs pour rendre le bois-énergie plus durable, le Centre de recherche forestière internationale (CIFOR) et le Mécanisme forêts et paysans, avec le soutien de l’Union européenne, ont organisé un échange régional avec des représentants de l’Angola, le Botswana, la République démocratique du Congo, le Malawi, le Mozambique, la Tanzanie, la Zambie et le Zimbabwe, pour discuter comment mieux intégrer le bois-énergie dans les politiques énergétiques et de réduction de la pauvreté, aussi qu’encourager l’apprentissage mutuel des stratégies nationales en matière de bois-énergie.
L’événement, qui s’est déroulé du 26 au 27 février au Centre international de conférences Mulungushi de Lusaka (MICC), a également servi de plate-forme pour discuter des mouvements transfrontaliers de charbon de bois dans la région. Des lois strictement appliquées limitant la production de charbon de bois dans certains pays sont à l’origine de nouvelles dynamiques régionales du commerce qui ne sont pas encore pleinement comprises et appellent à une coopération régionale accrue.
« Les stratégies régionales de réduction de la pauvreté expriment le désir de réduire considérablement la contribution de la biomasse à travers le développement d’alternatives et l’amélioration de l’efficacité, mais les données suggèrent que ces changements ne se produisent pas à un rythme et à une échelle qui éviteront un avenir dominé par la biomasse», a déclaré Mme. Jean Kapata, Ministre des terres et des ressources naturelles. « Le secteur du bois-énergie souffre au mieux d’un manque de soutien officiel, et au pire de la marginalisation et même des interdictions absolues »
Il est temps que la dynamique de la production et du commerce du charbon de bois à travers ces pays soit mieux comprise, car c’est la première étape pour promouvoir des chaines de valeur plus durables. « Des mouvements transfrontaliers se produisent, malgré les interdictions et les restrictions, mais nous devons quantifier ces flux pour promouvoir des politiques régionales qui répondent adéquatement à ces dynamiques», a déclaré Davison Gumbo, scientifique du CIFOR..
La participation d’organisations de producteurs forestiers et agricoles, telles que les associations de producteurs de charbon, est essentielle pour répondre à leurs préoccupations et assurer la mise en œuvre des politiques gouvernementales de gestion et d’utilisation durables des ressources naturelles au niveau local
« Il y a un énorme besoin de renforcer une coordination et une planification intersectorielles efficaces aux niveaux national et régional », a déclaré Sophie Grouwels du Mécanisme forêts et paysans.
Les résultats de cet événement devraient également nourrir le prochain « Indaba » national sur le bois-énergie, qui se tiendra à Lusaka en mars 2020.
La Redaction