L’ambassadeur Tosi Mpanu Mpanu, négociateur en chef pour le climat de la République démocratique du Congo, a exhorté l’Union européenne à considérer l’expertise africaine dans la réponse globale à donner au changement climatique qui secoue la planète. C’était à l’occasion de la semaine de l’environnement et du climat 2020 de la Direction Générale de la Coopération au Développement (DEVCO), de la Commission de l’Union Européenne, tenue à Bruxelles le 17 février 2020.
Selon le diplomate congolais, l’UE est un partenaire fiable qui respecte ses engagements souscrits au niveau international et multilatéral, contrairement à certains pays développés qui ayant fait montre de leadership économique, démocratique, voir même militaire, ont failli à faire montre de leadership environnemental et climatique en décidant de quitter l’Accord de Paris.
« Je comprends que l’UE et l’ensemble de ses 27 pays membres constituent de loin le plus grand donateur non concessionnel en Afrique. L’UE et ses États membres peuvent apporter une approche plus efficace, plus durable et plus rapide, en se concentrant sur les projets qui soutiennent clairement le développement durable du continent africain », a-t-il évoqué.A l’en croire, l’UE devrait également coopérer et financer les institutions africaines d’excellence et de savoir, les start-ups, les initiatives commerciales, les entrepreneurs, etc. L’UE devrait également lever les mesures commerciales et tarifaires sur les biens et services africains. L’UE et l’Afrique devraient travailler ensemble afin de déployer des énergies renouvelables à grande échelle.
« Si les 27 pays de l’UE se concentrent sur cette tâche, les milliards nécessaires pour financer les solutions énergétiques en réseau ou hors réseau peuvent être réalisés, en impliquant notamment le secteur privé en Europe et en Afrique », a-t-il précisé.
Le diplomate congolais a partagé son point de vue sur la manière dont ce Pacte Vert européen pourrait permettre de renforcer la coopération entre l’UE et les pays africains afin de renforcer l’ambition, d’accélérer l’action climatique et de servir de base solide aux réformes transformationnelles visant à éliminer la pauvreté et à déclencher une croissance socio-économique inclusive qui ne laissera aucun africain de côté.
« L’UE doit contribuer à habiliter les africains, non pas à travers l’utilisation systématique de consultants internationaux, mais plutôt en identifiant l’expertise africaine. Il nous faut ainsi construire un programme commun afin de former ensemble la vaste jeunesse africaine. L’Europe peut énormément tirer profit d’une population africaine mieux éduquée », a-t-il renchéri.
Notons par ailleurs que le Pacte Vert européen définit une forte ambition européenne pour mener une action internationale dans les domaines du changement climatique et de l’environnement. L’Europe veut devenir le premier continent au monde neutre en carbone d’ici 2050, et ainsi confirmer son leadership mondial en matière d’économie circulaire et établir de nouvelles normes pour la biodiversité.
L’événement de ce jour visait à doter les fonctionnaires des délégations de l’UE et du siège de DEVCO d’une meilleure compréhension des questions et politiques clés en matière d’environnement et de climat, ainsi qu’à renforcer leur capacité à promouvoir la durabilité par le dialogue sur les politiques, les programmes, l’intégration et les investissements verts.
Un autre objectif de ces assises consistait à présenter les principes d’une mise en œuvre efficace Pacte Vert (Green Deal) européen dans le cadre des programmes 2021-2027 de la coopération.
Alfred NTUMBA