Conservation : 35 agents de l’Etat formés sur la criminalité faunique à Kisangani

En République Démocratique du Congo, la criminalité faunique reste l’un des fléaux qui déciment la méga biodiversité, malgré le caractère dissuasif des dispositions légales. Chaque année le pays fait face à un taux croissant des crimes contre les espèces de faune et de flore qui parfois passent sous silence total. Cette situation est souvent justifiée par la non maitrise des instruments juridiques nationaux et internationaux qui régissent ce secteur.

Pour relever ce défis, AWF (African Wildlife Foundation), en collaboration avec l’ICCN (Institut Congolais pour la Conservation de la Nature) ont formé 35 agents de l’Etat sur le renforcement de la gestion des affaires relatives à la faune sauvage par des interventions judiciaires et la standardisation des enquêtes et des poursuites, du 21 au 23 janvier 2020 à Kisangani.

« Cette formation fait suite à une série des formations organisées à Kinshasa. Elles visent à lutter au moyen de l’application effective de la loi contre la criminalité faunique en RDC, et particulièrement dans la Tshopo, considérée comme l’un des théâtres de la criminalité faunique », a fait savoir Maitre Jo Kassongo, chargé de l’application de la loi faunique à AWF.

Le pangolin, l’éléphant, le chimpanzé, sont des espèces les plus braconnés en RDC. Elles le sont chacune pour ses particularités. A ces jours, l’insuffisance du personnel judiciaire, l’insuffisance des formations, et l’ignorance voire la non maitrise de la législation en vigueur sur la conservation de la nature par les magistrats débout et les magistrats assis se présentent comme un défi majeur à relever pour juguler tant soit peu ce fléau.

A cela s’ajoute, le défi économique fondé sur le mauvais traitement du magistrat et OPJ tant de la police que de l’ICCN, les interférences et ingérences politiques dans les dossiers judiciaires relatifs aux matières fauniques, l’absence d’une politique environnementale adéquate susceptible d’encourager la protection de l’environnement, l’indifférence ou le désintéressement non justifié des autorités en matière de l’environnement, l’absence totale d’un budget du gouvernement dans ledit domaine, et le manque des moyens logistiques devant être mis à la disposition de la justice.

« C’est important de rappeler et renforcer le principe de l’indépendance du pouvoir judiciaire tel que consacré par la loi. Nous devons susciter l’éveil de conscience et sensibiliser davantage les magistrats et les différents services de l’administration publique, et sensibiliser les responsables en cas de défaillance volontaire, initier les magistrats à l’obligation de conservation de la nature par le droit pénal », a renchérit Maitre Jo Kassongo.

Les bénéficiaires de cette formation ont formulé des recommandations notamment, la mise à la disposition de la justice des moyens logistiques, financiers et matériels nécessaires pour permettre aux agents de bien faire leur travail. Soutenir et rendre disponible les moyens en faveur des actions de répression et application de la loi pour assurer la tenue des audiences foraines, fournir des documentations aux magistrats pour combler leur ignorance en la matière, combattre les interférences politique, et renforcer l’indépendance des juges.

Cette formation s’inscrit dans le cadre du projet lutte contre le trafic illégal de la faune sauvage en RDC, développé par AWF avec l’appui financier de l’INL (Bureau du Département américain chargé de la loi et la lutte contre les stupéfiants).

Nelphie MIE

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