L’impact des activités de terrain telles qu’initiées souvent dans les différents projets ne semble pas signifiant à cause de l’amincissement de moyens financiers alloués à ceux-ci. Ce constat amer a été dressé lors du panel d’experts organisé à l’occasion du premier forum du Fonds National REDD de la République démocratique du Congo, tenu à Kinshasa, ce jeudi 23 janvier.
Selon le professeur Jean-Paul Kibambe, les gros investissements mobilisés par les bailleurs et leur déclinaison jusqu’au terrain s’aminci au fur et à mesure de la chaine de transmission. Ceci est à la base de la difficulté que rencontrent les acteurs de terrain pour réaliser des activités d’envergure et atteindre réellement les objectifs poursuivis dans l’exécution de leurs projets.
« On constate un problème sur le terrain, à partir duquel on établit un programme. Et, il y’a des financements qui sont obtenus. Mais lorsqu’il faut agir sur le terrain parfois, on fait face à une situation telle que le financement est amaigri au fur des processus de différents intermédiaires », a indiqué Jean-Paul Kibambe, directeur pays de WCS.
Selon ce paneliste, l’autre facteur qui réduit les marges de manœuvre de différents projets sur terrain c’est le renforcement des capacités. Ce renforcement de capacité qui parfois consomme l’essentiel des financements se présente à ce jour comme une activité budgétivore dont l’impact n’est pas assez significatif.
Après plus de dix ans sur le terrain dans la province de l’Ituri, le nouveau directeur pays de WCS (Wildlife Conservation Society), propose cependant qu’un réel transfert des connaissances soit envisagé dans tous les projets exécutés sur terrain en vue d’une véritable appropriation et d’un impact significatif.
« En RDC on parle beaucoup de renfoncement des capacités, et on se demande s’il ne faut pas nous déforcer quelques fois. Tous les programmes depuis de dizaines d’années parlent de renforcement des capacités. En Ituri je pense qu’on a une perspective en apprenant de ce renforcement. Il faut qu’il ait le réel transfert des connaissances et un véritable investissement dans l’homme », a précisé Monsieur Kibambe. « Le ministre de l’Environnement de l’Ituri qui est ici avec nous est un ancien cadre du WCS en Ituri. Lorsqu’il parle des forêts de l’Ituri, il sait de quoi il parle depuis le terrain jusqu’à la dimension politique qu’il revêt aujourd’hui. Ceci est un aspect d’investissement dans l’homme ».
A cet investissement dans l’homme, il faut aussi ajouter l’engagement dans la durée. Et que les experts devraient davantage engager des échanges et écouter plus les communautés, comprendre leurs besoins et y apporter des solutions attendues.
Jean-Paul Kibambe a également plaidé pour la meilleure prise en compte des activités de conservation afin qu’elles puissent articuler avec toute la dynamique REDD en République démocratique du Congo.
Alfred NTUMBA