La FAO et l’Agence de développement de l’Union africaine (AUDA-NEPAD), ont organisé récemment à Johannesburg (RSA), une consultation de trois jours sur les instruments de mise en œuvre des politiques intelligentes pour soutenir la mise en œuvre du Programme détaillé pour le développement de l’agriculture africaine (PDDAA). Cette rencontre avait réunis des fonctionnaires, les membres de la société civile, le secteur privé, et les partenaires techniques.
Les participants à ces assises ont discuté de quelle façon les instruments de mise en œuvre des politiques pourraient aider les pays et les régions à planifier et à mettre en œuvre des PNIA (Plans nationaux d’investissement agricole) et des PRIA (Plans régionaux d’investissement agricole), dans le cadre de la domestication du processus de la Déclaration de Malabo.
Pour sa part, Winston Makabanyane, du ministère de l’Agriculture de la RSA, s’est appesanti sur l’historique du processus du PDDAA qui a commencé en 2003, affirmant qu’il a contribué à placer l’agriculture au premier plan du programme de développement du continent.
Malgré les progrès enregistrés dans la mise en œuvre du PDDAA, il est malheureusement à noter que certains pays n’ont pas encore élaboré leurs PNIA et / ou ne sont pas en voie d’atteindre les objectifs d’investissement attendus dans ce secteur. La tendance observée pourrait être attribuée en partie au manque de réformes politiques adéquates attendues au niveau national.
A son tour, le coordonnateur sous régional de la FAO pour l’Afrique australe, le Dr Alain Onibon a souligné la nécessité d’instruments de mise en œuvre des politiques qui sont nécessaires aux décideurs politiques pour concevoir et mettre en œuvre des politiques efficaces.Pour sa part, Dr Augustin Wambo Yamdjeu, chef du PDDAA, a exprimé des préoccupations similaires ainsi que des opportunités, ajoutant que la réunion de Johannesburg devrait soutenir la finalisation d’un projet de liste d’instruments de mise en œuvre des politiques. Plutôt, il a cherché à rassembler les contributions des diverses présentes pour éclairer le raffinement du projet de document existant.
Les enseignements tirés des 10 années de mise en œuvre ont souligné la nécessité de mieux aider les pays à hiérarchiser les chaînes de valeur impactantes et à renforcer les capacités organisationnelles du secteur public pour bien planifier.
Il a donc été réalisé qu’après avoir correctement défini le processus de planification et la fixation des priorités, le chaînon manquant était l’ensemble des instruments de mise en œuvre des politiques, qui pourraient être adoptés par les pays pour assurer un financement systématique de leurs PNIA. Cela sera essentiel pour déclencher le changement de paradigme très recherché, passant de la «projection des PNIA observée au début du PDDAA à des interventions autonomes», a-t-il expliqué.
Les participants ont également eu une expérience directe en groupe, ce qui leur a permis de recueillir des commentaires critiques pour améliorer les projets existants. Ces commentaires portaient sur la convivialité, la valeur ajoutée dans le processus PNIA, les voies de développement ultérieur des instruments et les exigences de formation continue. Un consensus émergeant de la discussion était la nécessité d’un plaidoyer renforcé pour permettre l’adoption des instruments.
Celles-ci impliqueront de nouvelles actions collectives pour les intégrer dans le curriculum des universités, les politiques nationales et régionales et les dialogues parlementaires, grâce au soutien des influences politiques.
En conclusion , Dr Wambo Yamdjeu a salué le résultat fructueux de la réunion, qui est une étape importante dans le processus en cours pour soutenir l’accélération de la transformation de l’agriculture en Afrique à travers les instruments de mise en œuvre des politiques.
La mauvaise performance globale de l’agriculture africaine, révélée par le récent rapport de la revue biennale de Malabo, rappelle la nécessité de soutenir davantage les pays utilisant les instruments pour conduire des actions et des résultats.
M.M.