« Pas d’exploitation pétrolière, ni exploitation industrielle du bois dans les tourbières de la Cuvette centrale ». C’est l’essentielle du message envoyé en direction de la République démocratique du Congo et la République du Congo par Greenpeace Afrique et quelques organisations de la société civile environnementale à travers une déclaration commune faite à Kinshasa, ce mardi décembre, ces organisations invitent les pays qui se partagent les tourbières de la cuvette centrale à arrêter toute tentative d’explorer et ou d’exploiter dans ces zones d’importance planétaire.
Greenpeace Afrique et les organisations de la société civile environnementale invite les donateurs internationaux a fixer l’annulation des concessions et des blocs pétroliers qui chevauchent la zone des tourbières comme condition préalable à un soutien financier supplémentaire ou validation de tout programme que leur financement pourrait financer.
Avec sa capacité énorme de séquestration du Carbonne, les forêts du Bassin du Congo représentent un élément essentiel de la stabilité du climat mondiale. Environ 75% des tourbières contenues dans cette forêts sont actuellement menacées par des blocs pétroliers dans ces deux pays. Et les concessions forestières industrielles quant à elles, y occupent environ 18% de la superficie totale de ces tourbières.
« Les deux gouvernements doivent prendre des options responsables. Nous remarquons que cette précipitation à tirer les gains dans l’exploitation prouve qu’il y a des gens qui veulent faire rapidement des recettes durant le mandat leur confié. Et, pour cela nous disons non!», a insinué Guy Daniel Mwankana, coordonnateur principal de Save Your Green World en Afrique Centrale.
Le pétrole, une menace persistante pour les tourbières et les parcs
En République du Congo, quatre blocs pétroliers ont déjà reçu l’autorisation pour leur exploration. Tandis que la décision sur le cinquième reste floue.
Malgré les nombreuses dénonciations de la société civile, le gouvernement du Congo a annoncé récemment l’existence d’un gisement de pétrole dans l’un des blocs situés en plein cœur des tourbières. Selon les raisons avancées par le gouvernement congolais, l’exploitation pétrolière dans ce bloc pourraient quadrupler la production du pays.
Un argument rejeté par la société civile congolaise qui pense que l’exploitation pétrolière ne rime pas avec le développement durable dont a besoins les communautés qui dépendant directement ou indirectement de ces forêts.
«Nous reconnaissons le droit des états de rechercher les moyens, en même temps nous tirons leur intention sur le fait que toutes les ressources ne sont pas bonne à exploiter en zone des tourbières. Il n’est pas trop tard de renoncer au réveil de cette bombe à carbone. Car le dégât sera plus important que les bénéfices » a alerté Maixent Fortunin, membre de FGDH (Organisation de Droit de l’Homme, état de droit et Gouvernance responsable).
Si de l’autre côté du fleuve les menaces décriées sont liées aux tourbières, il en est de même pour la RDC dont l’exploitation industrielle et incontrôlée du bois d’œuvre par Maniema Union 2, menace également les tourbières dans certaines zones. A cela s’ajoute également la question de l’exploitation du pétrole dans les Parcs nationaux de la Salonga et des Virunga dont les dossiers sont toujours en suspens.
Face à ces menaces, les organisations de la société civile exhortent les deux gouvernements à considérer au moins, les millions des personnes vivant et dépendant directement des ressources naturelles et des services écosystémiques des forêts et tourbières du Bassin du Congo.
Fifi Solanga TANGAMU