Quatre jours après le lancement officiel de l’opération Kinshasa Bopeto, plusieurs quartiers de la ville province de Kinshasa éprouvent des difficultés de voir leurs déchets évacués. C’est avec un air déceptif que certains habitants interrogés à ce sujet ont fustigé la négligence et ou l’impréparation dans l’organisation de cette opération, lancée tambours battants par le chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, le samedi 19 octobre dernier.
Après la pluie diluvienne qui s’est abattue dans la matinée du mardi 22 octobre à Kinshasa, nos équipes ont sillonné la ville pour constater ce que sont devenus les déchets entassés de suite de cette opération chaire à Gentiny Ngobila. Cette descente s’est conclue par une note de déception généralisée.
« Nous avons voulu contribuer à la vision du gouverneur, voilà pourquoi on a effectué ce travail de balayer nos milieux de vie et nos places publiques. Et cela a été fait comme jamais auparavant parce qu’on nous avait rassuré que ces déchets allaient être évacués tout de suite après. Malheureusement cela n’a pas été le cas», a expliqué Rita Masengu, une habitante de la commune de Kalamu.
Trentaine révolue, Rita Masengu nous confirme que les habitants de son quartier avaient pour la toute première fois, collecté une quantité des déchets pouvant être estimée à plus d’une tonne, en un quart de la journée.
Comme elle, Sam, jeune étudiant habitant la commune de Makala, regrette cependant son temps gaspillé durant ce weekend et les efforts engagés pour faire un travail qui tout de suite a été rendu nul par manque d’une bonne planification de la ville et des ses services.
« Ces déchets ont repris leurs places dans les caniveaux et rivières, par manque d’évacuation, et pourtant chose à laquelle l’autorité urbaine devrait penser avant même le lancement de son opération », s’insurge-t-il. « Nous, nous avons fait notre part, c’est maintenant à eux d’accomplir leur promesse. D’ailleurs Cette situation profite aux congolais de mauvaise foi puisqu’ils déchargent leurs immondices là où il y en a déjà ».
Plusieurs quartiers de la ville de Kinshasa ont vu les déchets curés, et collectés reprendre aisément leurs places habituelles, pour la la plupart. Cette situation est à la base du découragement de certains jeunes du quartier Funa démotivés par le manque de professionnalisme des services d’assainissements de la ville.
« C’est décourageant, et dégoutant à la fois », rétorque d’un air furieux John Lengwa, jeune de l’avenue Forgeron, à Limete-Funa. « Si on n’est pas sûr d’évacuer les déchets, pourquoi nous demander de faire un tel travail ? »
Kinshasa Bopeto soufre-t-elle des effets de la précipitation ?
Au regard du constat amer que laisse la première opération de Kinsahsa Bopeto, les observateurs s’interrogent sur l’utilité d’avoir lancé cette campagne sans pour autant prendre le temps d’étudier tous les contours et péripéties d’une telle opération.
Pour une métropole de plus de 5 millions des ménages, penser assainissement ou salubrité, implique une bonne politique bien pensée et des moyens conséquents bien réunis. A ce stade, cette opération donne l’impression d’être l’image réel qui attend le programme de Gentiny Ngombila, car dit-on, gouverner c’est prévoir.
Il n’est jamais tard pour faire mieux dit-on, le gouverneur de la ville ferez mieux de revoir sa politique en la matière et avant de lancer la deuxième journée de Kinshasa Bopeto.
« Les agents chargés pour effectuer ce travail doivent faire le nécessaire pour éviter que les bonnes actions aboutissent aux résultats négatifs. », a martelé Madame Masengu.
Avant un temps dominé par de fortes pluviométries dans la ville, les services compétents devraient s’activer pour évacuer les restes de ces déchets avant qu’ils ne terminent leur course dans les caniveaux et rivières après avoir été charrié par les eaux de pluies.
Charlie LUTEZA