Les pêcheurs du village de Vitshumbi dans le secteur central de Parc national des Virunga sont descendus dans la rue, ce lundi 01 juillet, pour manifester contre la convention signés le 24 juin 2019, entre l’ICCN (Institut congolais pour la conservation de la Nature) et la COPEVI (Coopérative des pêcheries des Virunga).
« C’est une convention taillée sur mesure. Elle doit être annulée », argue le président du Comité des pécheurs de Vitshumbi, David Vasikana, joint au téléphone par notre rédaction.
Les pécheurs de Vitshumbi persistent et signent, et déclarent qu’ils n’ont pas été consultés ni impliqués dans les tractations liées à cet accord, et pourtant, ils en sont de droit, les premiers bénéficiaires.
« Nous avons reçu une copie de cet accord après sa signature. Nous avons constaté quelques articles taillés sur mesure, au point même que la protection de l’environnement n’a pas été pris en considération », indique Monsieur Vasika.
Les pécheurs de Visthumbi décrient certaines dispositions de cet accord qui attribuent à la COPEVI le droit de distribution de numéro matricule des pirogues des pécheurs, et pourtant, cette coopérative pratique la pêche, ce qui pour ces manifestants, revient à faire jouer à la COPEVI le rôle du juge et partie.
« Cette convention doit être annulée, afin que nous puissions tous revoir certains articles et les corriger », a-t-il renchéri. « Il y’a un article dans cette convention qui stupide que lorsqu’on totalise 18 ans d’exercice, on doit quitter la pêcherie. Pour aller où ? La population de Vitshumbi et Kavinionge est composée de gens de Busendo, Kapanga et même ceux de l’autre côté du lac Edouard. Et, elle vit de la pêche. Quand ils interdisent ça, c’est pour que l’on fasse quoi », s’est-il interrogé.
Notons par ailleurs que cet accord signé à Goma entre l’ICCN et la COPEVI sur la gestion de la pêche et des pêcheries du lac Edouard intervient quarante ans après le tout premier. La convention prévoit des obligations à respecter pour chacune des parties sur la pratique et l’organisation de la pêche, les prérogatives régaliennes ainsi que la conservation des écosystèmes du parc.
Alfred NTUMBA