Le rapport global sur les déplacements internes 2019 relève des chiffres assez inquiétants. Publié ce mercredi 14 mai à Genève, ce rapport dont les donnés ont été compilé durant toute l’année 2018, met l’accent sur les déplacements internes en zone urbaine et présente de nouvelles preuves sur les défis humanitaires et de développement que posent les déplacements vers, entre et dans les villes.
« Le nombre de personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays est maintenant le plus élevé jamais enregistré. Les conflits non résolus, les nouvelles vagues de violence et les phénomènes météorologiques extrêmes ont été à l’origine de la plupart des nouveaux déplacements de population observés en 2018 », a précisé Alexandra Bilak, directeur de IDMC.
« Dans les derniers onze ans, il y’a eu 265 millions des déplacements à cause des catastrophes naturelles dans le monde. C’est un phénomène qui touche presque chaque pays., dans plus de 190 pays, nous avons observé ces déplacements. Les analyses démontrent qu’ils des pays qui sont affecté plus que les autres par exemples, la Chine, l’Inde, les Philippines, le Bengladesh, mais aussi les petites iles », a indiqué Justin Ginnetti, responsable d’analyse des données de IDMC.
En 2018, dans le monde, près de 10,8 millions de personnes se sont déplacé à cause des conflits et violences tandis que que 17,2 l’ont été à cause de désastres. Les Philippines prend la tête avec plus de 3.802.000 déplacés internes causés par les catastrophes. La République démocratique du Congo est parmi les pays africains dont le déplacement interne des populations est intense, avec 81. 000 déplacés à cause de catastrophes et 1,840.000 à cause de violences.
L’Éthiopie, la République démocratique du Congo (RDC) et la Syrie représentaient plus de la moitié de la population mondiale des déplacés internes de suite des violences. Tandis que Les Philippines, la Chine et l’Inde ont représenté deux environ 60% des nouveaux déplacements, principalement sous la forme d’évacuations. Le rapport alerte sur le risque de voir ces chiffres grimper si l’on eu tire pas attention.
Défi en opportunité
Selon ce rapport, des progrès significatifs ont été réalisés, y compris l’utilisation de technologies innovantes, mais les partenariats aux niveaux national et international doivent être renforcés et la capacité des agences gouvernementales à enregistrer les données sur les déplacements de personnes doit être améliorée.
Il est impératif de combler les lacunes importantes en matière de données, d’analyse et de capacité et de mettre en place une approche systémique. Des normes communes ainsi qu’une coopération et une coordination améliorées sont doivent être à la portée des acteurs afin de contribuer grandement à fournir la base de preuves nécessaire au travail politique, à la planification du développement et aux opérations humanitaires.
« La priorité est maintenant de fournir aux autorités nationales et locales le soutien financier et technique dont elles ont besoin pour les appliquer », indique ce rapport.
Ce rapport dresse également l’état de lieu de déplacement interne urbain. Les conflits et l’insécurité, les chocs climatiques et les mutations de l’économie rurale entraînent des déplacements de population vers les villes de nombreux pays. Les déplacements se produisent également de plus en plus dans les villes, qu’ils résultent de conflits urbains, de catastrophes ou de projets d’infrastructures et de rénovation urbaine.
La manière dont les personnes déplacées se déplacent et s’adaptent aux espaces urbains varie d’une ville à l’autre, mais de nombreuses personnes confrontées à des déplacements urbains subissent des impacts et des défis similaires. En moyenne, 17,8 millions de personnes dans le monde risquent d’être déplacées chaque année par les inondations, soit beaucoup plus que prévu. Quatre-vingt pour cent d’entre eux vivent dans des zones urbaines et périurbaines.
Cependant, le manque de compréhension de l’ampleur, de la durée et de la gravité des déplacements urbains entrave la conception et la mise en œuvre de mesures appropriées de prévention, de réduction des risques et de réaction.
« Le déplacement urbain est multidimensionnel. Le résoudre nécessite des approches intégrées dans tous les secteurs, qui englobent les efforts de développement, humanitaires et de consolidation de la paix. Par conséquent, le leadership et l’engagement continu des autorités locales avant, pendant et après les crises sont primordiaux, de même que la participation active des personnes déplacées et de leurs hôtes aux processus qui affectent leur vie », indique ce rapport.
En conclusion, ce rapport invite les autorités locales à se mettre à l’avant-garde des interventions en cas de crise et de la réduction des risques à long terme. Les chercheurs précise par ailleurs que la responsabilité et le leadership nationaux, ainsi que la responsabilité internationale, doivent maintenant être combinés à l’action locale, à mesure que les villes se développent et que le paysage des déplacements urbains se modifie.
Depuis Genève, Alfred NTUMBA