C’est une première, le procès en appel de Kiala Kiala folry et consort, accusés pour commercialisation des bonobos s’est ouvert ce vendredi 19 avril à la prison de Makala. Accompagné de deux autres trafiquants Bokanga et Kimona, ces trois trafiquants ont été attrapés en fragrance d’élit par l’Ong Conserv Congo avec un bonobo, des cranes et des mains sèches des bonobos, ainsi que des trophées d’autres espèces intégralement protégées en RDC, dont les léopards.
« S’agissant des détenus, suivant les méthodes avec lesquelles ils capturent et vendent les espèces, on comprend très bien qu’ils savaient que c’était interdit. Ils voulaient tirer les bénéfices de ces espèces parce que ce qui est rare est cher », a déclaré Roger Cishugi, avocat de l’Ong Conserv Congo.
Selon cette Ong, les deux crânes des bonobos saisies reviendraient à cinq cents dollars américains, les mains représentent quant à elles une valeur de 1100 dollars américains tandis que la peau de Civet reviendrait à 100 dollars américains.
Conserv Congo suspecte tout de même l’existence d’un réseau mafieux de vente de ces animaux totalement protégés. l’Ong promet de remonter la filière pour démanteler tous les maillons de ce réseau.
« Il y’a des gens qui ont qualité de chasseur qui les capturent. Ces animaux étaient capturés à Ingende dans l’Equateur. Ils ont pris le fleuve jusqu’à Kinshasa, ceci veut dire qu’il y ‘a eu des transporteurs qui ont accepté d’amener ces genres d’animaux », a révélé Roger Cishugi
Voulant se cacher derrière l’ignorance de la loi sur la conservation de la nature, les présumés devront subir la rigueur de celle-ci, car dit-on, nul n’est censé ignorer la loi.
A en croire Maître David, avocat des accusés, il y’ a aucune raison qui fait en sorte que ses clients soient traduits devant la justice du fait d’avoir gardé en vie un bonobo; et pourtant ils ne sont que des revendeurs de chiens et des chats.
L’ong Conserv Congo par ce procès, attend mener une campagne de pédagogie à l’endroit de la population congolaise en général et particulièrement aux autres trafiquants des espèces sauvages sur la loi 013/14/2014 portant conservation de la nature, mais également les autres instruments juridiques internationaux ratifiés par la RDC, et qui protègent les espèces de faune et de flore.
« L’homme n’est pas le seul dans cette chaîne, nous voulons que le public congolais comprenne qu’il n’y a pas que l’homme comme être vivant à protéger mais il y’a aussi la faune et la flore qui doivent bénéficier de sa protection », a martelé Maître Roger Cishugi.
Notons que l’Ong Conserv Congo œuvre dans la conservation de la biodiversité congolaise. Après ce coup de filet réalisé avec l’aide de la Police Nationale Congolaises, le bonobo saisi a remis au Sanctuaire Lola ya Bonobo situé dans la partie ouest de Kinshasa. Les deux crânes et 11 mains des bonobos, ainsi que la peau du Civet (civettictis civeta) ont été remises à la coordination de CITES à Kinshasa. Apres une remise contradictoire, l’affaire a été renvoyée au 03 mai 2019.
Albert MUANDA