La violation du moratoire sur l’attribution de nouvelles concessions forestières, le changement d’usage et cession des concessions forestières en violation de la législation, l’exploitation illégale des bois d’œuvre et non-respect de la clause sociale du cahier de charges du contrat des concessions forestières, tels sont les quelques points qui ont constitué l’essentiel de la déclaration faite, ce mardi 9 avril à Kinshasa, par le Réseau national des observateurs indépendants sur la gouvernance forestière en RDC (RENOI-RDC).
De plus en plus, les voix ne cessent de s’élever pour dénoncer la violation du moratoire sur les forêts congolaises. Cette fois, c’est le RENOI qui est monté au créneau pour fustiger le non-respect dudit moratoire. Selon cette organisation de la société civile, « plusieurs concessions forestières ont été octroyées en violation du moratoire décrété par l’ancien président de la République sur l’octroi des nouvelles concessions forestières en 2005 ». Les établissements KITENGE LOLA, CFT, SOMIFOR, BOOMING GREEN, FODECO et MANIEMA UNION 2 ont été cités à titre exemplatif.
S’agissant de l’exploitation illégale du bois d’œuvre, le RENOI-RDC, a constaté que depuis plusieurs années les sociétés opérant dans le secteur s’illustrent par les pratiques contraires à la loi et à la gestion durable des forêts notamment l’exploitation du bois d’œuvre sans permis de coupe et en dehors des limites de la concession, l’entretien délibéré du flou dans le volume des bois coupé et le non-respect des règles d’exploitation. Maniema Union 2 par exemple aurait coupé plus de sept mille mètres cube de volumes en lieu et place d’un peu plus de mille mètres cubes de volume par trimestre.
Après avoir égrené les différents constats relevés dans le secteur forestier, le RENOI-RDC, a fait plusieurs recommandations au gouvernement afin d’appliquer strictement la loi dans ce secteur.
« Nous recommandations à l’Etat Congolais d’annuler les trois contrats de concessions forestières des établissements précités, le maintien du moratoire sur les nouvelles allocations forestières jusqu’à l’accomplissement total de la troisième et dernière condition, la révision de la décision sur le changement d’usage de la concession SOMIFOR en concession de conservation sans respecter les préalables pour un rétablissement de sa nature initiale », a déclaré Blaise MUDODOSI, coordonnateur de l’ONG APM et membre du RENOI.
Pour cette plate-forme, toutes les concessions forestières déjà affectées sur toute l’étendue de la RDC et l’annulation de celles qui n’ont pas respecté les prescrits de textes au regard des droits et obligations des cédants et cessionnaires doit aussi être passé en revue par le gouvernement.
Au final, RENOI-RDC invite les autorités à infliger des sanctions sévères à l’endroit de tous les opérateurs qui s’obstinent dans l’exploitation illégale de bois dans le pays.
Thierry-Paul KALONJI