Le temps passent, les jours approchent, et l’on s’achemine vers l’élection du nouveau locataire de l’Hôtel de ville de Kinshasa. le successeur de André Kimbuta Yango sera appelé à gérer une métropole de plus ou moins 15 millions d’habitants, l’une de plus grandes d’Afrique, qui présente d’énormes défis et opportunités. Dans une interview exclusive accordée à ENVIRONEWS RDC, Tosi Mpanu Mpanu, expert climat et négociateur senior à la CCNUCC (Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques), dresse le portrait-robot du futur premier citoyen de la ville province de Kinshasa.
« Je pense que le profil du futur Gouverneur, bien qu’il soit politique, il faut qu’il ait quand même une fibre environnementale pour qu’il comprenne l’importance de cet enjeu », a-t-il déclaré.
Pour cet expert climat, le nouveau gouverneur de la ville de Kinshasa devra quelque part avoir une dimension plus politique, puisque il devra arriver à glaner la majeur partie des voix des députés provinciaux qui dépendent des certaines familles politiques.
« Pour moi, il doit être avant toute chose un manager. C’est-à-dire, qu’il doit savoir gérer des ressources limitées à la fois financières, en termes de ressources humaines et en termes d’équipements, pour voir comment faire une juste allocation et arriver à des actions rapides », a-t-il précisé. « Mais cela passera effectivement par certaines réformes et par des partenariats stratégiques».
A l’en croire, le nouveau gouverneur de Kinshasa devra compter non seulement sur ses capacités personnelles, ni celles de ses collaborateurs, mais il devra s’ouvrir aux collaborations avec les différents secteurs notamment le secteur privé, et la société civile dans sa diversité, pour les matières spécifiques qui nécessitent une expertise spécifique.
« Il y’a des choses par exemple pour lesquelles, il faut faire un partenariat public-privé parce que le secteur privé a des meilleures compétences. C’est le cas par exemple de grands projets d’infrastructures », a-t-il évoqué.
Tosi Mpanu Mpanu estime que ces genres de collaboration sont importants dans la mesure où elles apporteront à la ville des capitaux nécessaires pour son développement. « Aujourd’hui l’Etat congolais n’a pas d’argent pour faire ça (Ndlr : les grands travaux), mais on peut faire ce qu’on appelle le BOT (Build Operate Transfert), où une grande société de BTP (Bâtiment et Travaux Publics), qui a déjà des financements sécurisés, construit et gère pendant quelques années en faisant payer une taxe, et ensuite elle transfère au gouvernement », a-t-il proposé.
Le nouveau gouverneur de la ville de Kinshasa devra donc pouvoir identifier ces types d’opportunités pour initier certains projets ou programmes qu’il aura à l’esprit. C’est de cette manière qu’il pourra subvenir à certaines compétences et à certaines capacités qui malheureusement n’existent pas au pays.
Alfred NTUMBA