Près de 80% des décès dus au paludisme dans le monde en 2017, se concentrent dans 16 pays africains alors que ce fléau régresse à l’échelle de la planète. Dans son rapport annuel, l’OMS tire la sonnette d’alarme car la maladie progresse sur le continent, même si c’est sur lui qu’ont été enregistrés 88 % de la diminution des 172.000 décès par rapport à 2010.
Le rapport s’inquiète que 200 de ces 219 millions de cas d’infection ont été recensés en Afrique, ce qui fait d’elle, première victime et dépasse l’Asie du sud-ouest (5%), et la Méditerranée orientale (2 %).
Cette situation sévit de plus en plus dans 10 pays les plus vulnérables d’Afrique, car ils ont enregistré une hausse du nombre de cas en 2017 par rapport à 2016.
Parmi eux, le Nigéria, Madagascar et la RDC comptent les plus fortes augmentations, toutes estimées à plus d’un million de cas.
Cependant, quelques bonnes nouvelles se dessinent notamment dans deux pays. Le Rwanda qui a rapporté en 2017, 430 000 cas de paludisme en moins par rapport à l’année précédente et l’Ethiopie 240 000 cas sur la même période.
D’ailleurs, l’OMS et le partenariat Roll Back Malaria ont lancé récemment, une nouvelle approche baptisée « Réduire le paludisme là où il pèse le plus » afin de remettre la lutte contre cette maladie dans la bonne voie.
Cette approche repose sur quatre piliers. Il s’agira de « galvaniser la volonté politique nationale et internationale afin de réduire la mortalité liée au paludisme ; dynamiser l’impact par une utilisation stratégique des informations ; déployer les stratégies, politiques et directives internationales les plus efficaces et adaptées aux pays d’endémie palustre ; et enfin mettre en œuvre une réponse nationale coordonnée ».
Au vu de ces données inquiétantes, le docteur Tedros Adhanom Gebreysus estime que les actions à entreprendre ces deux prochaines années seront décisives par rapport à l’atteinte des objectifs intermédiaires définis pour 2025 par la Stratégie Technique mondiale de lutte contre le paludisme de l’OMS.
CHARLIE LUTEZA