Un collectif de scientifiques et de juristes dans le magazine Science ont lancé un cri l’alarme à la communauté internationale au sujet du programme « Insect Allies » développé par la Darpa (l’Agence de recherche du département américain de la défense), qui envisage transformés des insectes en porteurs des virus doté des capacités pour modifier les caractéristiques génétiques de plantes.
A en croire les concepteurs de ce projet, en inoculant des gènes de résistance de ces plantes via des insectes, il serait ainsi possible d’adapter les plantes à des circonstances exceptionnelles et ce changement caractéristique, permettra aux plantes en cours d’une saison à devenir résistante à une sécheresse passagère ou à une maladie.
Selon les cinq signataires de l’article de Science, parmi lesquels Guy Reeves, de l’Institut Max Planck (Allemagne), et Christophe Boëte, chercheur à l’Institut des sciences de l’évolution de Montpellier ; il existe un risque de contamination incontrôlée et il serait bien plus facile d’utiliser d’autres techniques, comme la vaporisation sur les champs.
« Ce procédé pourrait être détourné à des fins offensives pour détruire des cultures, par exemple en envoyant sur des champs sains un virus décimant une plante ciblée ou entraînant une stérilité des graines, ce qui pourrait engendrer une pénurie alimentaire à grande échelle », s’inquiètent les chercheurs.
Les concepteurs ont avoué avoir menés avec succès les premiers essais sur le maïs. Selon eux, puisque l’haploïdie du maïs ne sera pas modifiée de façon permanent, le maïs deviendra fluorescent malgré la contamination que subissent les gènes des maïs infectés.
Le collectif de scientifiques et de juristes du magazine Science dans leur mission d’assurer et de veiller à la sécurité alimentaire nationale, ont reproché à la Darpa de violé la convention qui interdit le développement et le stockage d’armes biologiques comme ratifiée en 1975 par les 22 Etats membres ; une interpellation accusée parfaitement régulée par les responsables du programme.
« Ce programme vise à défendre les États-Unis contre une pénurie alimentaire majeure susceptible de menacer la sécurité nationale », explique les experts de la Darpa. « Cette technique est beaucoup plus sûre et ciblée que les alternatives, comme la vaporisation ou les modifications comme des techniques chères, imprécises, inefficaces ou dommageables pour l’environnement », a soutenu le responsable du programme « Insect Allies » à la Darpa, Blake Bextine.
En septembre, des moustiques génétiquement modifiés pour rendre les femelles stériles avaient été relâchés au Burkina Faso afin de stopper la propagation de la malaria. En Australie, le gouvernement avait éradiqué les carpes qui menaçaient la survie des autres espèces aquatiques, en diffusant un virus de l’herpès modifié dans les rivières. Des technologies qui suscitent autant d’espoirs que de controverses.
Albert MUANDA