De l’analyse approfondie de la sécurité alimentaire et vulnérabilité CFSVA, une étude du Programme Alimentaire Mondial publiée en 2014, dans le groupe des onze activités de subsistance des ménages dont l’Agriculture (cultures vivrières), l’Agriculture (culture de rente, forêt, bétail), Salarié et consultant ; la ventes de repas préparés se classe 3ème revenu le plus important en termes de pourcentage de contribution au revenu total des ménages.
Selon ce rapport, l’agriculture vivrière est la première source de revenus la plus importante pour tous les groupes de subsistance et fournit au moins 80% du revenu moyen annuel des ménages, devançant le deuxième type d’agriculteur qui fait de la culture de rente et ressources forestières et élevage pour 46 % du revenu annuel moyen des ménages congolais. Ce qui ressort l’importance de l’agriculture dans la vie des congolais.
La surprise de ce classement vient de la vente de repas préparés qui constitue La troisième source de revenu des ménages, devant le Salarié et consultant ; Artisan, Commerçant informel/ambulant, Pêcheur, Petit commerce , Autres groupe de moyens de subsistance, Travailleur qualifié , Travailleur non-qualifié, Salarié agricole .
Des bureaux à proximité des restaurants
En faisant un tour dans les quartiers administratifs de grandes villes comme Kinshasa, on peut facilement apercevoir des femmes et jeunes filles débarquées à bord des mêmes bus ou taxis que ce fonctionnaire qui rejoint son poste de travail tôt le matin.
Au bout de quelques heures, les bureaux se vident de leurs occupants. Ils sont invités par l’odeur des repas épicés, qui n’ont eu besoin que d’un coup de vent matinal pour aller à travers les fenêtres dans les bureaux jusque dans les couloirs. Fufu, poissson, riz, haricot, légumes, poulet, mfumbwa ou makayabu tel est l’essentiel du menu quotidien offert dans ces restaurants de proximité dont la taille et les infrastructures varient en fonction de la puissance du tenancier.
Certains clients habitués peuvent consommer à crédit pour régler la facture lors de la paie à la fin du mois en cours. Une véritable activité lucrative au regard de son étendue à côté des bureaux huppés des autorités et dans les quartiers populaires.
Les besoins alimentaires augmentent
L’augmentation considérable de la production des denrées agricoles au cours du dernier siècle a permis de faire face à la croissance démographique tout en améliorant la nutrition humaine moyenne. La demande en calories est importante en milieu de travail. A Kinshasa, Un peu partout où se trouve un chantier de construction, s’installe un restaurant soit-il à la sauvette.
Deux tendances de la demande de denrées agricoles sont susceptibles d’engendrer une pression plus forte sur l’offre des produits agricoles et des effets externes négatifs. D’une part avec l’élévation du niveau de vie d’une fraction croissante de la population mondiale, la ratio alimentaire quotidienne moyenne non seulement augmente en quantité mais se modifie au profit de la viande, dont la production nécessite beaucoup plus d’intrants que les végétaux, estiment Eloi Laurent et Jacques le Cacheux, économistes à l’observatoire français des conjonctures économiques.
L’alimentation embellit les affaires
Cette forte demande en alimentation entraine inévitablement une croissance de la production de certains produits. Selon le rapport 2016 de la Banque centrale du Congo, La sous-branche « Industries Alimentaires, Boissons et Tabac » a connu une progression de 9,3 %.
Si hier les malewa, nom autrefois pour désigner les restaurants de fortune, était une affaire des démunis, l’on voit arriver dans ce secteur de vente des repas préparés, des femmes cadres, des femmes d’officiers et celles d’une certaine classe sociale. Classée troisième devant même l’emploi du secteur public ou privé, ce commerce soutient véritablement les ménages. L’apport des nouvelles techniques de l’information et de la communication permet aujourd’hui à ce secteur de vendre leurs potentiels auprès du public non atteint.
François Mukandila