Kinshasa accueille depuis ce vendredi 07 septembre, la 3ème édition du FIPA (Festival International des Peuples Autochtones). Plusieurs invités représentant différentes communautés venus de l’Amazonie, Cameroun, Congo Brazzaville, Burundi, République centrafricaine, et autres, ont fait le déplacement de la capitale congolaise, en vue de partager leurs expériences et trouver de solutions adéquate au défi commun auquel les peuples autochtones font face à travers le monde.
Pour le coordonnateur de la DGPA (Dynamique des peuples autochtones pygmées), Patrick Saidi, ce festival se veut un cadre d’échanges et d’apprentissage au tour des questions préoccupantes de ces peuples les plus marginalisés, et mis à l’écart dans la gestion de la chose publique.
« Ce festival est un cadre d’échange par excellence. Il permet de nous découvrir mutuellement, de connaitre nos valeurs, et de voir comment ensemble, on peut arriver à conjuguer nos efforts à travers la diversité de nos cultures pour construire notre pays, et surtout garantir la cohésion dans les milieux où vivent les autochtones pygmées et les autres communautés », a-t-il indiqué.
A ce jour, les peuples autochtones représentent environ 370 millions de personnes dans le monde, vivant dans plus de 70 pays. L’enjeu pour ces peuples est de maitriser au mieux le processus de leur transformation à l’intérieur de modèles de plus en plus globalisants.
« Laisser ces peuples et leurs voisins disparaitre à petit feu et leur culture s’estomper comme de la fumée, est un acte condamnable », a déclaré la ministre congolaise de culture et art, Astrid Madiya Ntumba.
Elle a par ailleurs promis le soutien de son ministère aux efforts visant à valoriser ces peuples et promouvoir leur droit. « Le ministère de la culture que je dirige s’engage à assurer un accompagnement soutenu jusqu’à la cohabitation sans discrimination, et l’intégration des cultures des peuples autochtones avec les autres peuples», a-t-elle précisé.
Ces peuples dont le mode de vie est attaché à la forêt, restent un véritable rempart pour la préservation des écosystèmes et la conservation de la nature.
« Bien que plusieurs, les peuples autochtones partagent les défis similaires liés à la reconnaissance et à la protection de leurs droits les plus fondamentaux. En dépit des différents textes juridiques internationaux qui consacrent leurs droits, ils continuent d’être victimes de discrimination », a déploré Kelly Bosulu, coordonnateur d’un groupe des peuples autochtones pygmée de la RDC. « Ils sont parfois exclus de processus décisionnels, et victimes d’accaparement de terres ».
Reparti en trois segments (scientifique, politique et culturel), cette troisième édition du FIPA devra aider à attirer l’attention des décideurs à tous les niveaux, afin qu’ils s’investissent davantage dans la recherche des solutions durables aux problèmes qui menaces leur survie.
« Pourquoi promouvoir et protéger les valeurs culturelles de peuples autochtones pygmées. C’est la problématique de préservation des identités culturelles menacées de disparition face à un monde où la pression de la culture dominante a tendance à marginaliser les cultures autochtones », a martelé Brunon Lapika, député national de la RDC.
Durant 3 jours, les congolais auront l’opportunité de rencontrer les peuples autochtones pygmées dont la caricature a été mal portraiturée, créant ainsi une discrimination entre les communautés, découvrir leur savoir-faire endogène, et faire une idée claire sur peuple en pleine mutation.
Alfred NTUMBA