Face à la menace persistante qui pèse sur les parcs nationaux et autres aires protégées de la République démocratique du Congo, la SOCEARUCO (Société Civile Environnementale et Agro Rurale du Congo), a décidé de rompre avec le silence. Dans une correspondance adressée à la Mairie de Bukavu, cette organisation de la société civile projette une marche de protestation contre l’exploitation minière industrielle qu’entrevoit l’entreprise Banro Mining dans la Reserve naturelle d’Itombwe, et l’éventuelle exploration et exploitation du pétrole dans les parcs des Virunga et de la Salonga.
Cette marche qui se déroulera le mercredi 22 août, partira de la Direction provinciale de l’ICCN (Institut Congolais pour la Conservation de la Nature), située à Nyawera, jusqu’au siège de l’Assemblée provinciale à la Botte. Elle aura pour objectif de renforcer le plaidoyer et la sensibiliser contre toute sorte d’exploitation industrielle dans les aires protégées.
« Depuis qu’on a commencé à décrier cette l’exploitation pétrolière dans les Virunga et la Salonga, nous n’avions pas encore donné notre position. Avec cette situation d’exploitation industrielle dans la réserve d’Itombwe, nous avons décidé de faire entendre notre voix à ce sujet », a précisé Josué Aruna, Coordonnateur de cette organisation. « Certains acteurs confondent la loi sur la Conservation de la nature, et le Code minier promulgué récemment par le Chef de l’Etat. Ils croient que le nouveau code minier est venu remplacer la loi sur la Conservation. Nous devons lever cette équivoque, et surtout préciser que le Code minier n’est pas venu autoriser l’exploitation à caractère industriel de minerais et des hydrocarbures dans les aires protégées ».
La Société Civile Environnementale Agro Rurale n’entend pas s’arrêter là. Elle envisage étendre ses actions de plaidoyer jusqu’à atteindre le gouvernement central, afin que la question d’exploitation minière industrielle et celle des hydrocarbures dans les aires protégées, soit traitée avec acquitté en vue de préserver la biodiversité.
« Nous nous sommes dit qu’il faille commencer au niveau de la province, car il y’a un arrêté provincial qui institue la Reserve naturelle d’Itombwe. Notre plaidoyer est adressé au Chef de l’Etat, à l’Assemblée nationale, au Ministère national de l’Environnement, aux partenaires techniques et financiers du secteur de conservation, à la COMIFAC et à l’Union africaine, car cette question touche au bassin du Congo», a informé Monsieur Aruna.
Selon les organisateurs, la correspondance adressée au Maire de la ville de Bukavu pour information, a trouvé un écho favorable. L’autorité urbaine a rassuré aux organisateurs, l’encadrement de ladite marche.
Alfred NTUMBA