La société civile de l’ancienne province de l’Equateur accuse le chef d’état-major adjoint des forces armées de la RDC, le général Gabriel Amisi Tango Four de l’exploitation illégale des bois dans cette partie du pays. Une exploitation jugée illégale au regard du moratoire encore en vigueur sur les forêts congolaises, signé par le gouvernement de la RDC.
Le général Amisi Tango Four semble avoir plusieurs cordes à son arc quand il s’agit du business. Après avoir été cité dans une affaire de ventes de minutions au sein de l’armée, le voilà encore aujourd’hui épinglé dans une affaire d’exploitation illégale du bois dans l’ancienne province de l’Equateur.
D’après la société civile de cette province, cet officier de l’armée congolaise serait propriétaire de Maniema Union 2, une société gérée par sa femme et qui emploie des ouvriers chinois. Ces derniers mois, cette société d’exploitation des bois s’est vue attribuer deux concessions dans les territoires de Bikoro et de Boende. Une attribution qui constitue une violation du moratoire sur les forêts congolaises.
Pour le ministère de l’environnement, cette attribution n’est entachée d’aucune irrégularité car il s’agissait de concessions déjà attribuées, mais dont les concessionnaires n’auraient pas respecté leur cahier des charges.
C’est faux, rétorque Greenpeace qui affirme que les attributions de ces concessions sont contraires à l’article 23 du moratoire signé par le président Kabila qui suspendait toute acquisition de droit d’exploitation, y compris pour les anciens titres.
«Le ministre n’a pas le droit de réhabiliter d’anciens titres au profit de nouveaux acquéreurs », a déclaré Irène Wabiwa, responsable de campagne forêt de Greenpeace à Kinshasa.
Pour rappel, Greenpeace et la société civile ne sont pas les seuls à se plaindre. Il y a peu, deux sociétés qui détenaient ces permis d’exploitation ont adressé une correspondance au ministre de l’environnement, pour dénoncer le débarquement des ouvriers chinois de Maniema Union 2 sur leurs concessions, alors qu’ils disent, selon ces lettres, être en train de régulariser la situation, notamment en termes de clauses sociales.
Signalons que jeudi dernier, cette affaire avait viré au drame, après des échauffourées qui ont éclaté entre des chinois exploitant le bois pour le compte de Maniema Union 2 et la population de Nsamba, dans le territoire Boende, causant ainsi 2 morts dont un chinois, a indiqué la société civile.
Une situation consécutive aux mauvais traitements infligés par le personnel de cette société et l’absence de ces fameuses clauses sociales, toutes les compensations prévues au bénéfice de la population.
Thierry-Paul KALONJI