Désormais, la République démocratique du Congo dispose de quoi mettre sur la table de négociations. Les forêts de la RDC ont une capacité de séquestration de carbone estimée à 23 giga tonnes. L’information a été livrée lors de la présentation des résultats du projet Carbon Map and Model (CM&C) initié depuis 2013 par WWF – RDC.
Un travail loué à sa juste valeur par les experts, pour qui la RDC dispose à présent des données fiables sur la valeur exacte de ses forêts afin de mieux peser dans les négociations notamment celle du marché Carbonne.
« C’est vraiment l’outil essentiel pour pouvoir répondre à la préoccupation mondiale qui est focalisée sur la question des changements climatiques. Pour avoir de paiements des services environnementaux, nous devons connaitre ce que nous avons dans nos forêts. La carte qui a été créée, nous permet d’avoir tous les chiffres qu’il faut, même par province. Et s’il y’a une province proactive, elle peut aller même négocier déjà ses paiements de services environnementaux », a indiqué Sébastien Malele, Directeur à la DIAF (Direction des Inventaires et Aménagements Forestiers).
A en croire Alain Huart, coordonnateur agri-forêt au WWF, il est important qu’au bout du compte, un système financier quelconque ramène des moyens financiers, en nature ou en argent auprès des communautés pour leur permettre de se développer harmonieusement tout en limitant le dégradation de forêts.
«Il est évident que sur un plan purement décisionnelle du carbone, c’est une responsabilité du Gouvernement, mais c’est aussi une responsabilité des autres nations, des pays développés traditionnels qui émettent les gaz à effet de serre », a-t-il indiqué.
Selon les estimations, la RDC a un taux de déforestation actuellement estimé à 0,3 % par an. Cependant, si rien n’est fait ce taux pourrait atteindre 3% l’an. Ainsi, la carte de la biomasse forestière réalisée grâce à la technologie Light Detecting and Ranging (LiDAR ) aéroporté, constitue un outil essentiel à l’appui au gouvernement congolais dans la mise en œuvre de son processus REDD+ spécifiquement dans la construction du niveau d’émission de référence, l’estimation des facteurs démissions et la mise en place du système MRV national.
Grâce au projet Carbon Maping and Model, le WWF a également développé un outil de suivi communautaire des objectifs du développement durable. « On s’est intéressé à une zone bien spécifique, qui est le Mai Ndombe. Bientôt il y’a une phase d’extension qui permettra éventuellement d’étendre tout ce qui a été mis en place comme stratégie dans le cadre de cette première phase du projet », a déclaré le chargé de projet, Elvis Tshibasu.
Rappelons que la République démocratique du Congo est le premier pays d’Afrique à disposer des chiffres fiables sur les quantités exactes de séquestration du carbone par ses forêts.
Alfred NTUMBA