Une fois de plus, la science vient de prouver que les activités anthropiques demeurent la principale cause responsable de l’érosion spectaculaire de la biodiversité. Une étude publiée ce 04 janvier dans la revue Nature Ecology & Evolution dresse un atlas mondial indiquant par nuances de couleurs, les zones de biodiversité les plus affectées par le commerce international.
La déforestation, la surpêche ou le braconnage entraînent une dégradation étonnante de la biodiversité partout sur la planète. Et l’un des principaux moteurs de cette surexploitation des ressources naturelles réside dans la production de biens et services destinés à l’exportation. Cette étude qui vient entériner ce triste constat, permet d’identifier précisément quels consommateurs, dans un pays, menacent quelles espèces dans un autre.
Les responsables de ce rapport pointent du doigt les routes économiques internationales ayant le plus grand impact sur la faune sauvage, afin d’améliorer les politiques de conservation. Selon le WWF, plus de la moitié des populations de vertébrés ont disparu dans le monde par rapport à 1970, si cette tendance se perpétue, les deux tiers d’entre elles pourraient suivre d’ici à 2020.
La consommation principalement par les pays développés de café importé, de thé, de sucre de textiles, de poisson et d’autres articles manufacturés affecte ainsi la biodiversité des pays producteurs.
Au Brésil par exemple, la survie du singe-araignée commun est compromise par l’exploitation forestière et la production agricole entraînées par la consommation de biens aux Etats-Unis. Le bois de Malaisie largement commercialisé en en Europe et en chine a lui un peu plus privé d’abri l’éléphant, l’aigle criard et l’ours malais.
Les auteurs de ce rapport espèrent que cet atlas peut aider les entreprises à faire un choix judicieux de leurs intrants et atténuer leurs impacts sur la biodiversité, car il y a bel et bien urgence.
Thierry-Paul KALONJI