Pendant que le monde célèbre la Journée internationale des Réfugiés, le 20 juin de chaque année, des voix se lèvent pour fustiger la présence de milliers des réfugiés sur le sol congolais, avec une empreinte écologique qui suscite des inquiétudes. Depuis 1994, la République démocratique du Congo avait au nom de la solidarité internationale accueilli des réfugiés rwandais ayant fuis les exactions du génocide de triste mémoire dans leur pays. Cependant, leur arrivée sur le sol congolais n’est pas restée sans impact négatif sur les écosystèmes congolais déplore la Société civile environnementale et Agro rural du Sud-Kivu (SOCEARUCO).
Très connu pour son engagement dans la préservation de l’environnement, Josué Aruna, n’a pas attendu la célébration de cette journée pour sonner l’alarme sur ce qu’il qualifie de « catastrophe écologique », causée par les vagues des réfugiés venus spécialement du Rwanda et du Burundi.
« Avec des camps qui sont créés un peu partout dans la province du Sud-Kivu, les impacts sont légion. La présence des réfugiés au Nord et Sud- Kivu, trace même la genèse de la déforestation », a-t-il indiqué. Et d’ajouter que les conséquences de cette empreinte écologique sont aujourd’hui palpables et indescriptibles. Elles partent de la déforestation, aux éboulements des terres, avec comme corollaire, la diminution des précipitations et l’affectation de la qualité de l’eau.
« Kabare a été occupé par les réfugiés. Ils ont coupé toute la forêt et cela a eu des conséquences sur la nappe aquifère. Il y’a aujourd’hui des situations dues au tarissement des rivières. Dans le territoire de Fizi, il y’a de sérieux problèmes qui se font sentir aujourd’hui parce qu’il y’a des ménages des réfugiés qui ne vivent que de la vente de bois de chauffe. Cela accentue davantage cette problématique de la déforestation », a-t-il déploré.
Le HCR indexé dans la déforestation
Josué Aruna n’est pas passé par le dos de la cuillère pour décrier l’indifférence de la Communauté international face à cette situation. Il pointe du doigt le HCR (Haut-Commissariat pour les Réfugiés), qui détruit les forêts congolaises en distribuant à chaque ménage, 15 Kilogrammes de bois de chauffe chaque semaine.
« Par exemple, actuellement, le nombre des réfugiés burundais au camps de Lusenda et Mulongwe est évalué à environ 34.453 âmes, soit 6890 qui reçoivent chaque semaine 15 kg de bois. Ceci fait 413.400 Kilogrammes de bois par mois », s’est-il indigné.
Si des foyers entiers des réfugiés rwandais se sont installés à l’est de la RDC avec comme activités entre autres, le braconnage et la déforestation, ceux venus du Burundi se sont installés au Sud-Kivu, depuis 2013. Ces communautés se livrent à la vente du bois de chauffe et la production du charbon de bois pour assurer leur survie.
Pour cet activiste de l’environnement, il faut que le gouvernement de la République se saisisse de cette situation pour exiger réparation. « Il est question de la responsabilité du partenaire d’appui [Ndrl, Haut-Commissariat pour les réfugiés], de tracer un programme qui va aider le gouvernement à mettre en place un plan de restauration des forêts qui ont été perdues », a-t-il insinué.
En attendant la restauration, la SOCEARUCO s’emploie à développer des alternatives pour limiter tant soit peu l’impact des réfugiés sur les écosystèmes congolais, en réduisant leur recours à ces combustibles.
« Nous développons les foyers améliorés, les technologies locales en termes de carbonisation améliorée et la fabrication de briquettes à biomasse. Mais le GAP est encore très grand, et nécessite l’intervention du gouvernement », a conclu Josué Aruna.
Bien que la Convention de Genève relative au statut des réfugiés reste muette sur la question de la protection de l’environnement lors du séjour de ceux-ci sur un sol étranger, cependant, deux principes fondamentaux régissent le droit international.
Le premier d’entre eux impose aux Etats l’obligation de ne pas causer des dommages à l’environnement situé au-delà de leur compétence territoriale. Le second principe établit une obligation de respecter l’environnement en général.
Comme le précédent, il est énoncé aussi bien dans des traités que dans des textes non conventionnels, de portée bilatérale, régionale ou universelle. En cas de bavure, comme cela est le cas en RDC, le pays peut décider unilatéralement ou d’un commun accord avec les partenaires du retour dans leur pays d’origine, des réfugiés se trouvant sur son sol.
Alfred NTUMBA
Un commentaire sur “Environnement : Le 20 juin, le monde pense aux réfugiés, la RDC pleure ses forêts”
nous sommes avec notre cher Ami Josué car nos discussions avec certaines personnalité de HCR il n’accepte jamais que les réfugies contribuent significativement à la déstructuration de l’environnement pour moi je pense que HCR amorce mal sa politique qu’il vient nous impose d’intégration local de certains réfugiés qui ne veulent pas rentre chez eux et pourtant dans ma pensée je crois que cette approche vient accentué les problèmes qui longtemps existe à l’est de RDC vraiment nous condamnons à la dernière énergie cette façon de faire car tous nous devons cohabiter avec un accord bien établie