Le Fonds Mondial pour la Nature (WWF), a dans un communiqué publié ce vendredi, 02 mars, interpellé les différents acteurs notamment le gouvernement et la société civile à considérer les textes du moratoire sur les forêts congolaises. Cette sortie médiatique de WWF fait suite à la réattribution de 3 concessions d’une superficie de 650.000 hectares des forêts par le Ministre congolais de l’Environnement et du Développement Durable.
«En tout état de cause, le WWF voudrait rappeler à tous les acteurs la nécessité d’assurer un processus transparent et compétitif des adjudications des concessions forestières industrielles, afin de rencontrer les obligations des textes réglementant le secteur forestier en RDC, et de respecter les engagements pris auprès des partenaires nationaux et internationaux.Car, au regard des articles 83 et 84 de la législation forestière en vigueur, l’acquisition de nouvelles concessions forestières se fait par voie d’adjudication. Mais à titre exceptionnel, elle peut l’être de gré à gré conformément à l’article 86», peut-on lire dans ce document.
Pour WWF, la réhabilitation de ces concessions forestières sans le respect du moratoire risquerait d’anéantir les efforts consentis jusqu’ici et par conséquent annuler les avancées importantes enregistrées à ce jour dans la réduction des émissions liées à la déforestation et à la dégradation des forêts de la République démocratique du Congo.
«Le WWF recommande vivement au gouvernement de la RDC de clarifier les espaces identifiés pour les adjudications prévues dans les prochaines années par le biais d’un processus consultatif et suivant les prescrits du moratoire et des textes réglementaires y relatifs afin d’améliorer la planification dans le secteur forestier et appuyer le processus d’ aménagement des terres en cours au niveau provincial et national», précise ce communiqué.
Le WWF invite egalement les partenaires financiers à accompagner le gouvernement congolais dans une évaluation objective des exigences du moratoire en vigueur depuis le 14 mai 2002, et renforcé par un Décret présidentiel en 2005.
A en croire ce communiqué, l’arrêt des efforts et des appuis REDD+ tant attendus aurait des éffets néfastes dans le pays, surtout pour les populations locales et autochtones ainsi que les entités locales décentralisées qui demeurent les principaux bénéficiaires et acteurs de ce processus défini.
Rappelons que les 3 concessions en cause étaient autrefois détenues par le groupe SODEFOR et remises à l’Etat en 2014. Elles ont été attribuées en suite aux compagnies d’exploitation, La Forestière pour le Développement du Congo (FODECO) et La Millénaire Forestière (SOMIFOR).
Alfred NTUMBA