La réhabilitation par le ministre de l’Environnement et développement durable, Amy Ambatobe, de 3 concéssions forestières aux entrepises chinoises, semble loin de trouver une issue heureuse dans le chef des observateurs et autres experts de la gouvernance forestières en RDC.
Depuis l’annonce de cette réaffectation, les violons ne s’accordent pas entre les acteurs de la société civile et les experts du gouvernement, sur la légalité ou non de la décision du ministre réhabilitant 650 000 hectares de forêts congolaises aux multinationales chinoises.
Une tempéte qui pourrait encore mettre du temps à s’apaiser. A en croire les experts, la démarche entreprise par Amy Ambatobe n’a fait que lui attirer des foudres. Le ministre de l’Environnement aurait outrepassé la procédure légale en la matière telle que prévue dans le code forestier pour une quelconque affectation de la concession forestière, surtout celle destinée à une exploitation industrielle.
Une situation qui suscite des intérrogations. Pourquoi Amy Ambatobe réhabilite-t-il des concessions qu’il a lui-même annulé quelques jours après sa nomination à la tête de ce ministère ?
Il n’a pas fallu attendre des jours pour trouver une reponse à cette question. Dans un communiqué publié dans la soirée de ce mardi 27 février, Greenpeace Afrique pointe du doigt «les interêts personnels».
«Nous stigmatisons encore une fois la lecture erronée par le Ministre Ambatobe du texte règlementaire instituant le moratoire et qui sans doute l’a poussé à poser un acte illégal et dangereux au regard des forêts congolaises. Nous fustigions cet acte qui se traduirait par la recherche des intérêts personnels au détriment des communautes locales et du climat mondial», a indiqué Irène Wabiwa, responsable de Campagne forêt à Greenpeace Afrique.
Pour Irène, ce revirement à 180 dégré du Ministre, est loin de calmer la vague qu’il a lui même provoquée. «La question qu’on se poserait aussi est de savoir pourquoi Ambatobe n’a pas réhabilité les titres illégaux que lui même avait annulé dès son arrivée au pouvoir? Est ce parce que le contrat avec les chinois est plus bénéfique pour lui en tant qu’individu?», s’interroge-t-elle.
Au total 5 contrats d’exploitation forestière on été annulés par un arrêté du 03 juillet 2017 pris par le ministre de l’Environnement, parmi lesquels le contrat numero 002/16 du 15 septembre 2016 octroyé au groupe le Bâtisseurs du Congo SARL d’une superficie de 163.936 ha, deux contrats de concessions forestières atribués au Groupe Ondika et un contrat de concession forestière attribué à APC (Action Pour le Congo).
Des rebondissements sont certes à attendre dans les prochains jours. En attendant, les entreprises chinoises bénéficiaires de l’arrêté controversé du ministre, restent introuvables à l’adresse indiqué. Ce qui frise la fraude.
Nelphie Mie