L’expert de réputation mondiale du trafic d’ivoire, Esmond Martin, auteur de nombreux rapports luttant contre le braconnage des éléphants, a été tué à son domicile au Kenya, a annoncé lundi la police.
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Le géographe américain de 76 ans qui vivait depuis des décennies au Kenya, est décédé après avoir été poignardé au cou dimanche soir dans sa maison de Karen, une banlieue chic de Nairobi.
“La police a été appelée parce qu’il y avait une activité inhabituelle à sa maison de Karen, mais quand elle est arrivée elle n’a rien trouvé parce que la maison était fermée. On a retrouvé plus tard son corps avec des blessures à l’arme blanche et nous essayons d’établir qui l’a tué et pourquoi“, a déclaré le chef de la police de Nairobi, Japheth Koome.
Une enquête a été ouverte, a précisé M. Koome, qui a un peu plus tard annoncé l’arrestation dans l’après-midi de lundi de quatre personnes, sans donner aucun détail sur leur identité.
M. Martin concentrait son attention sur la partie demande du commerce illégal d’ivoire, étudiant en particulier le marché asiatique, en Chine, à Hong Kong, au Vietnam et au Laos.
Ses enquêtes, souvent co-écrites avec Lucy Vigne, ont contribué à la décision l’an passé de la Chine de fermer son marché légal de l’ivoire, selon Paula Kahumbu, la directrice de Wildlife Direct, une organisation de protection des animaux.
“Il était l’une des personnes les plus importantes s’efforçant de faire la lumière sur le commerce d’ivoire, en s’attaquant aux trafiquants eux-mêmes“, a-t-elle déclaré.
Iain Douglas-Hamilton, le fondateur de Save the Elephants, une organisation de protection des animaux qui a financé et publié plusieurs rapports de M. Martin au fil des années, l’a décrit comme “l’un des grands héros méconnus de la défense des animaux“.
“Il a souvent mené son travail méticuleux sur les marchés de l’ivoire et de la corne de rhinocéros dans les endroits les plus isolés et dangereux de la planète et avec des agendas si chargés qu’ils auraient épuisé un homme deux fois moins âgé que lui“, a-t-il ajouté.
M. Martin travaillait à un nouveau rapport touchant au rôle croissant de la Birmanie dans le trafic illégal d’animaux sauvages, quand il a été tué. Il n’était pas possible de déterminer immédiatement si sa mort est liée à son engagement.
“C’était mon ami depuis 45 ans et sa perte est un coup terrible, aussi bien personnellement que professionnellement“, a indiqué M. Douglas-Hamilton.
Le braconnage aurait coûté la vie à 110.000 éléphants sur la décennie écoulée, des organisations criminelles transnationales ayant pris en main le trafic d’ivoire.
Avec l’AFP