Quelques mois après l’interdiction totales par la Chine des ventes d’ivoire, entrée en vigueur en 2017, Hong Kong a à son tour tourné le dos au commerce de l’ivoire. Les députés hongkongais ont voté mercredi dernier en faveur de l’interdiction progressive des ventes de cet or blanc. Une décision bien accueillie par les défenseurs de l’environnement qui déploraient le rôle que jouait cette région de la Chine considérée comme une plaque tournante de la contrebande de l’ivoire, responsable de la décimation des populations d’éléphants d’Afrique.
C’est à une large majorité que se sont exprimés les députés de cette ancienne colonie Britannique revenue en 1997 dans le giron de la Chine, pour cette interdiction qui entrera en vigueur en 2021.
Hong-Kong a toujours été au cœur des ténèbres pour ce qui est du commerce d’ivoire avec 6700 tonnes de stocks lorsque le commerce international avait été interdit en 1989. Cette mesure visant à interdire le trafic d’ivoire sur son sol pourrait dissiper l’animosité que nourrissent beaucoup d’organisations de défenses des animaux, contre Hong Kong.
Pour beaucoup des défenseurs de l’environnement, fermer ce marché massif va fournir une possibilité de survie aux éléphants.
« Aujourd’hui est un grand jour pour les éléphants », a déclaré Alex Hoffard du groupe WildAid Hong Kong.
En juillet, les autorités hongkongaises avaient annoncé la plus importante saisie d’ivoire en trois décennies, après la découverte de plus de sept tonnes d’ivoire d’une valeur estimée à plus de sept millions d’euros.
Durant les mois précédant le vote, les députés ont entendu des récits de meurtres et de souffrances, de gardiens de parcs africains tués par balles ou noyés en tentant de protéger les animaux.
L’ivoire africain est très recherché en Chine. Sa vente a pu atteindre 1.100 euros le kilo. L’ivoire est considéré comme un symbole de statut social élevé. La forte demande du pays a alimenté le massacre de dizaines de milliers de pachydermes africains par an.
A en croire l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), la population des éléphants d’Afrique a enregistré ces dix dernières années sa plus importante baisse depuis un quart de siècle. Le compte ne dénombre à ce jour que 415.000 têtes, soit 111.000 moins que lors de la dernière décennie, s’alarme l’UICN.
Thierry-Paul KALONJI