Les inondations dévastatrices causées par les pluies diluviennes qui ont frappé la capitale de la République Démocratique du Congo du 04 au 05 avril ont été au centre du briefing de presse. Ce rendez-vous de redevabilité a été co-animé par plusieurs ministres, dont Alexi Gisaro, des Infrastructures et des Travaux publics, Roger Kamba, de la Santé publique, Teddy Lwamba, des Ressources hydrauliques, et Patrick Muyaya Katembwe, de la communication et médias. Au cours de son intervention, le ministre Gisaro a souligné l’urgence de reloger les populations vivant dans des zones à risque.
« Il s’agit là d’une catastrophe naturelle vous savez qu’aujourd’hui nous vivons un phénomène mondial qui est le phénomène de dérèglement climatique et qui frappe indistinctement toutes les parties du monde c’est un phénomène qui est vécu aujourd’hui dans notre ville la capitale de Kinshasa. C’est un phénomène qu’on a vécu en Occident dans tous ces pays dit modernes et qui ont peut-être des infrastructures beaucoup plus développées que les nôtres mais qui n’ont pas échappé à ce phénomène d’inondation. Nous devons délocaliser toutes les habitations proches des lits de rivières, pas seulement à Ndjili, mais aussi à Makelele et à la Gombe », a déclaré le ministre des Infrastructures et des Travaux publics, Alexi Gisaro», a-t-il déclaré.
La situation à Kinshasa appelle à une action urgente et coordonnée pour prévenir de futures catastrophes et protéger les populations vulnérables. Le président de la République, Félix Antoine Tshisekedi, a visité les sinistrés au stade Tata-Raphaël transformé en centre d’hébergement d’urgence. Il a promis que le gouvernement subviendra à tous les besoins des victimes, notamment en matière alimentaire et sanitaire.
« Alors que le déluge était en train de se produire nous avons pris le site de de l’Institut Lumumba vers 16e rue Limete où nous avons placé les premières familles au nombre de 117. Ils ont bénéficié des premiers besoins de base comme la nourriture et nous avons installé le premier poste médical. Nous avons décidé de ramener quasiment tout le monde au stade Tata Raphaël et puis au stade de martyr. Nous étions sur ce site et nous aurons l’occasion de revenir aussi avec le gouverneur de la ville dans la semaine », a renseigné le ministre congolais de la santé publique hygiène et prévention, Roger Kamba.
Impact sur les infrastructures
Les inondations ont également provoqué l’arrêt de l’usine de traitement d’eau de N’djili et des coupures d’électricité dans plusieurs communes. Selon le ministère de l’Électricité et Ressources naturelles, des camions citernes fourniront de l’eau potable jusqu’à la réhabilitation du circuit de production.
« Il y a un travail qui est en train d’être fait pour que les services de la REGIDESO et de la SNEL soient de nouveau opérationnels. C’est une situation difficile à gérer puisqu’au niveau de la REGIDESO nous avons eu des débordements d’eau dans des châteaux ont été signifiés. La REGIDESO est le réseau le plus important du pays, alimente 14 communes de Kinshasa avec 330 000 m³/jour. Les camions citernes vont approvisionner les quartiers touchés. La remise en service peut intervenir dans 3 ou 4 jours si les conditions de séchage restent favorables », a rassuré le ministre de l’électricité et ressources hydrauliques Teddy Lwamba.
Guylain Amani, professeur à l’Institut supérieur d’architecture et d’urbanisme de Kinshasa, a évoqué le rôle de l’urbanisation anarchique dans la fréquence des inondations. « Kinshasa fait face à une pression démographique énorme. La gestion des déchets et l’assainissement des eaux usées sont des défis majeurs », a-t-il souligné.
Les inondations à Kinshasa ne sont pas un phénomène nouveau. Faute d’entretien et de réseaux adéquats, les voies d’évacuation sont souvent obstruées par des déchets. Les quartiers périphériques, densément peuplés et vulnérables, subissent le plus durement ces intempéries. Selon le ministère de l’Intérieur, au moins 33 personnes ont perdu la vie lors des dernières inondations, et une cinquantaine d’autres ont été hospitalisées.
Albert MUANDA