Réagissant aux inquiétudes des kinois sur la pénurie de carburant observée à Kinshasa, ces dernières 48 heures, le ministre des hydrocarbures, Didier Budimbu a rassuré de la disponibilité de produits pétroliers. Il a par ailleurs précisé que cette pénurie est consécutive aux problèmes logistiques causés par SEP Congo. Il a levé exceptionnellement l’option d’enjoindre à cette entreprise publique de reprendre la distribution des produits dans les stations-service les nuits et les week-ends partout où se trouve ses clients en République démocratique du Congo.  Il l’a annoncé au cours de son passage sur la radio Top Congo FM ce lundi 6 Mai à Kinshasa.

« Cette situation a empiété le bon fonctionnement des transports en commun à Kinshasa, raison pour laquelle nous avons instruit Sep Congo de reprendre ses services de nuit et des weekend afin de remédier à ce problème », a déclaré le ministre congolais des hydrocarbures.

La route nationale numéro un a été le théâtre des cas répétitifs d’accidents des camions citernes diurne et nocturne. Le gouvernement avait pris la résolution de suspendre les livraisons de carburant les nuits et les weekends pour avoir le contrôle sur  ces drames.

Les difficultés pour faire le plein sont-elles de retour à Kinshasa?

Il est 10h à l’UPN, d’un côté l’on peut observer le fil d’attente des véhicules dans les stations-service de la place pour s’approvisionner en carburant. De l’autre côté une masse importante de la population sur les arrêts de bus en train d’attendre impatiemment les prochains transports en commun. Les places sont méritées par des clients ayant souscrit à une course volontaire  entre piétons pour trouver une place assise.

Du samedi 04 au dimanche 05 Mai, les stations-service de la ville de Kinshasa étaient envahies par des taxi-bus, taxi moto et véhicules personnels. Tous avec comme objectif de s’approvisionner en carburant.  Le scénario a continué jusqu’à ce lundi 06 Mai.

S’approvisionner en carburant à la pompe n’était pas une mince affaire. Sur le tarif des stations de la capitale, 1 litre d’essence se vend à 3500 francs congolais. Auprès des vendeurs ambulants communément appelés “kadhafi” le prix se négocie entre 4000 et 4500 francs congolais dans l’un des dépôts pirates à Ngaliema et rond-point UPN.

« Je viens de passer plus de deux heures à la station d’essence. Je suis obligé de le faire car je ne sais pas demain comment ça sera. Vaut mieux prévenir que guérir», a déclaré un conducteur de taxi-bus.

La pénurie de carburant a entraîné une hausse de prix de transport en commun. Une course de cinq cents francs congolais est ramenée à mille francs congolais; cette même course varie entre mille cinq cent ou deux mille francs congolais à bord d’un taxi moto.

« Je m’inquiète parce que nous serons victimes de cette pénurie aussi longtemps que cela va durer. Nous vivons au taux du jour comme disent les kinois. Nous allons commencer à payer le double voir le triple du prix initial. C’est pénible», s’est plaint un passager dans un taxi bus.

Les manques à gagner attendus du gouvernement !

D’après certains conducteurs d’automobiles, cette pénurie est due à la cessation de paiement de l’entreprise SEP Congo, l’un de plus grand fournisseur du pétrole dans le pays. Certains autres conducteurs pensent que les principaux clients de cette entreprise SEP Congo dont les stations-services peinent à s’acquitter des manques à gagner attendus du gouvernement. «Les stations ne seront plus fournies la nuit et le week-end par incapacité de payer les heures supplémentaires », apprend-on.

Le gouvernement dirigé par le premier ministre sortant, Sama Lunkonde avait manifesté l’intention de solder les fonds liés au manque à gagner dû aux sociétés pétrolières, afin de protéger le pouvoir d’achat des congolais à travers la politique de subvention des prix du carburant à la pompe. Qu’en est-il de cette mesure du gouvernement des warriors?

Affaire à suivre !

Albert MUANDA