La culture du tabac cause des dégâts environnementaux chaque année. Elle mobilise dans le monde 200.000 hectares supplémentaires qui empiètent sur des terres agricoles et entraînent l’abattage de 600 millions d’arbres, contribuant à la déforestation à hauteur de 5%. Outre cet aspect, un mégot de cigarette jeté représente à lui seul près de 40% de déchets présents dans les cours d’eau car, un mégot contient à lui seul plusieurs milliers de substances chimiques toxiques pour les écosystèmes.
Si les activités humaines ont des répercussions sur l’environnement lorsqu’elles produisent des rejets tels que les émissions polluantes, parmi elles se trouve la cigarette car fumer en appelle au rejet des mégots. Jetés partout, ces déchets dégradent le sol et l’habitat car elles font disparaître les ressources. Or, cela fait partie des causes du réchauffement climatique.
Le monde réfléchit sur des mécanismes efficaces à mettre en place, en vue de lutter contre le réchauffement climatique. Cependant, peu sont ceux qui savent que le tabac est un grand pollueur de l’environnement. Par conséquent, le commercialiser est nuisible à la Terre. Raison pour laquelle l’ONG ILDI a focalisé sa lutte dans ce sens afin d’éviter un tant soit peu les répercussions du tabac sur l’environnement.
« Le tabac est aussi à la base du réchauffement climatique. De sa culture jusqu’à la consommation finale, les grands cigarettiers causent des dégâts environnementaux énormes sur la planète. Depuis quelques années, les Etats travaillent pour mettre en place un cadre juridique international sur la pollution plastique afin de responsabiliser l’industrie de ses dégâts environnementaux. À travers notre plaidoyer sur la fiscalité du tabac en RDC, le gouvernement congolais a fourni des efforts pour mettre en œuvre la Convention Cadre de lutte antitabac par la promulgation, le 13 décembre 2018 de la loi santé publique qui consacre au titre 7 les dispositions liées à la lutte contre les toxicomanies et la loi du 13 mars 2018 portant code des accises qui hérite d’un système déclaratif ad-valorem. » A expliqué le responsable des Programmes économiques et Manager du projet de lutte anti-tabac de ILDI-ONGD, Godefroid Mboyo.
A l’en croire, le plaidoyer de la société civile de lutte antitabac a poussé le gouvernement de la République démocratique du Congo à travailler sur des réformes les plus appréciées notamment, la mise en place d’un système de traçabilité des droits d’accises et d’une taxe sur les vignettes fiscales officielles apposées dans chaque paquet de cigarette.
« Néanmoins, ces réformes sont butées par des pesanteurs criantes notamment : l’interférence de l’industrie du tabac dans l’élaboration et mise en œuvre des politiques fiscales sur le tabac ; le commerce illicite ; le système de taxation inadaptée ; le manque de financement ; etc. Nous avons franchi une étape importante. Le gouvernement a pris conscience de l’importance des réformes dans le domaine de lutte antitabac afin d’augmenter les recettes domestiques et réduire la mort des populations. » A-t-il ajouté.
Ainsi, pour parvenir à des résultats plus fiables, ILDI-ONGD travaille pour la mise en place d’un système de taxation efficace et progressive sur les produits du tabac en RDC conformément aux recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ; la ratification et mise en œuvre du protocole de l’OMS pour éliminer le commerce illicite des produits du tabac en RDC; mais aussi, elle fait le monitoring de l’industrie du tabac en vue de dénoncer ses tactiques qui affaiblissent la lutte.
Fumer tue, et jeter un mégot pollue. Le 22 avril, journée de la terre devrait être une occasion pour l’autorité compétente de réfléchir sur des moyens d’imposer aux fumeurs la collecte de leurs mégots de manière individuelle, particulièrement lorsqu’ils se rendent dans des lieux sensibles comme les cours d’eau et les zones forestières en vue de préserver l’environnement.
Sarah MANGAZA