Forêt : Greenpeace Afrique lance officiellement le premier mouvement pour la justice climatique en Afrique centrale

Greenpeace Afrique a lancé le premier mouvement pour la justice climatique en Afrique centrale. Cette coalition composée d’une trentaine d’organisations de la société civile vise à unifier les efforts des organisations de base, acteurs locaux engagés activement dans la défense de l’environnement et dans la résolution des problèmes majeurs liés à la protection de forêts, au climat, au développement du pétrole et du gaz à l’accès à l’énergie, à la gestion des déchets et au respect des droits des communautés locales et peuples autochtones en Afrique. La cérémonie du lancement a eu lieu ce jeudi 21 mars, à Kinshasa.

« Nous avons réalisé qu’il y a l’inaction dans le chef des Etats. Ils ne prennent pas les mesures nécessaires pour résoudre la crise climatique, pourtant ils se sont fixés certains objectifs. Comme il y a inaction, nous on ne peut pas rester tranquille. Nous voulons commencer à voir qui ne fait pas ce pourquoi il s’était engagé pour que demain, nous puissions au besoin, engager des actions judiciaires contre les Etats inactifs », a renseigné Raoul Monsembula, coordonnateur Afrique centrale de Greenpeace Afrique.

De plus en plus, l’Afrique centrale subit de plein fouet les effets néfastes des changements climatiques. Les vagues des chaleurs, les glissements de terrains et inondations enregistrés ces cinq dernières années doivent impérativement interpeller les décideurs à s’engager vertement dans la quête des solutions. Cependant, il s’observe un relâchement en termes des financements climatiques par les Etats du nord, pointés du doigt pour leur responsabilité historique dans le dérèglement climatique d’une part. Et, la négligence des Etats du sud dans la prise d’initiatives pour lutter contre ces effets.  

« Depuis un temps, tout ce que nous menons comme actions de plaidoyer, tout ce que nous essayons d’apporter comme solution, on dirait que c’est bloqué quelque part. les engagements pris par les gouvernants, les sociétés, même pas les individus ne sont pas exécutés. Cette occasion avec Greenpeace Afrique doit nous aider à aller de l’avant », a précisé Joseph Bobia, acteur de la société civile environnementale de la RDC. « Il faut encore toutes les actions pour bien capaciter la société civile pour qu’elle devienne forte et pousse les communautés locales à comprendre ce que c’est le réchauffement climatique. Si au niveau du chapeau, il y a des engagements qui bloquent, je pense qu’au niveau le plus bas, ça peut se déclencher et arriver à changer le haut niveau ».

Le mouvement pour la justice climatique est une opportunité pour Greenpeace Afrique et ses organisations partenaires de renforcer les plaidoyers, mettre en œuvre des actions conjointes et impactant pour lutter contre la dégradation de l’environnement et le changement climatique dans la région.

Selon Greenpeace Afrique, ce mouvement de la justice climatique incarne une vision d’une Afrique centrale où les ressources naturelles sont gérées de manière durable et judicieuse, pour contribuer à l’amélioration de conditions de vie des communautés, à la protection des forêts et à la promotion des droits de communautés locales et des peuples autochtones.

« Ce mouvement va nous aider à créer un bloc d’actions des gens qui se réunissent et qui réfléchissent pour trouver des solutions à ces questions qui nous touchent aujourd’hui. Ce que j’attends actuellement est qu’ensemble nous puissions arriver à se pencher sur la question de la vente des blocs pétroliers. Ce réseau qui vient d’être initié par Greenpeace nous aidera non seulement au renforcement des capacités, mais il nous aidera aussi dans l’exécution de nos idées et de nos campagnes », a déclaré Pascal Mirindi, membre du mouvement Extinction rebelion.

Notons par ailleurs que l’activité du lancement de ce mouvement a été marqué par l’élaboration d’un protocole d’accord entre les organisations présentes et Greenpeace Afrique dans le but de formaliser la collaboration et de renforcer le partenariat pour des actions communes futures axées sur l’analyse des menaces  et défis environnementaux de la RDC,  notamment  dans le secteur de forêts, du climat, de gestion de déchets, de droits de communautés locales, de l’énergie et du développement des hydrocarbures.

Alfredo Prince NTUMBA

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