L’envoyée spéciale du Chef de l’Etat pour l’économie du Climat a, en collaboration avec les ministères de l’Environnement et de la Santé publique, organisé une journée d’immersion et réflexion sur l’impact du changement climatique en RDC. Organisée ce mercredi 07 février, à l’intention des ambassadeurs et chefs des missions diplomatiques installées en RDC, cette visite d’immersion leur a permis de palper du doigts les impacts des changements climatiques sur les communautés congolaises, l’économie, et les infrastructures.
Pour l’envoyée spéciale du chef de l’Etat pour l’économie du Climat, Stéphanie Mbombo, cette visite d’immersion est une occasion de démontrer à la population victimes des récentes inondations que le Chef de l’Etat est au courant de leur situation, et qu’il ne ménage aucun effort pour y apporter des solutions durables.
« Le chef de l’Etat fait de son mieux pour mobiliser toutes les ressources possibles au niveau national et international à travers les financements climatiques pour qu’on puisse leur venir en aide », a-t-elle informé. « Ce qui est plus important c’est la prévention. C’est ça l’objet de la visite avec nos partenaires, pour qu’ils puissent voir ensemble avec nous comment ils peuvent nous accompagner dans la prévention à travers des financements climatiques et à travers les solutions basées sur la nature. C’est à dire à travers les crédits carbones et aussi d’autres engagements pris au niveau international ».
Si d’emblée la situation dramatique relève des évènements extrêmes liés aux changements climatiques, à Kinshasa, elle a été aggravée notamment par plusieurs autres facteurs dont l’urbanisation et la non application des lois qui régissent plusieurs secteurs de la vie sociale du pays.
« Ces évènements pourraient encore se répéter avec un cycle très court. Il est important que nous puissions prendre des mesures qui s’imposent. Notamment, la stratégie de résilience aux conditions des changements climatiques. Nous devons aussi penser comment protéger nos cours d’eau », a indiqué l’hydrologue. « Ici, vous allez voir qu’il y a plus d’impacts parce que les gens ont construit dans le lit moyen du fleuve Congo. Il est important que les dispositions légales qui déterminent les périmètres de protection des cours d’eau soient réévaluées et appliquées ».
La destruction de quelques infrastructures portuaires de la ville de Kinshasa, les conditions extrêmement des habitants des îles situées sur le fleuve Congo, et la dévastation des habitations sont autant de dégâts qui ont marqué l’attention de ces visiteurs. Une visite inspirant qui n’a pas laissé indifférents les ambassadeurs. Ils ont partagé la douleur des communautés impactés par ces évènements.
« C’est une visite très importante pour mieux comprendre les effets, car c’est la population qui souffre. La suède et d’autres partenaires présents au niveau international on est là pour construire le dialogue et les discussions continues sur cette question », a indiqué Henric Rasbrant, Ambassadeur de Suède en RDC.
A l’issue de cette visite d’immersion, les différentes missions diplomatiques ont réitéré leurs engagements à aider la RDC à faire face à ce phénomène naturel. Des soutiens en termes d’échange d’expériences entre le nord et la RDC sont donc envisageables, mais à condition que cela soit exprimé formellement par la partie congolaise.
« Les Pays-Bas possèdent une grande expérience et expertise dans le domaine de gestion de l’eau qui peut contribuer à prévenir et à réduire l’impact des catastrophes liées à l’eau et au climat dans le monde et en RDC. Il est possible de mobiliser cette expertise Néerlandaise et accroître la résilience des zones et des populations touchées. Le Centre Global d’adaptation basé à Rotterdam peut être mis en contribution pour des études devant aboutir à la mise en place des systèmes d’alerte précoce qui pourrait contribuer à réduire les impacts liés aux inondations et autres catastrophes », a déclaré Léon Mulimbi, représentant l’ambassadrice des Pays-Bas à cette visite.
Il a par ailleurs informé que les Pays-Bas sont en discussion avec le gouvernement de la RDC afin de financer un projet pour lutter contre les érosions côtières et protéger la ville de Moanda, les mangroves et le port en eau profonde. « Si nous sommes sollicités, nous pouvons aider mobiliser l’expertise Néerlandaise unique au monde pour aider la RDC dans la gestion des inondations », a-t-il précisé.
« De la part de la Belgique, on regarde comment on peut coopérer ensemble avec la RDC. Bien évidemment il faut surtout regarder les causes de ces dégâts. Il faut trouver des moyens de vivre et de cohabiter ensemble avec le fleuve », a déclaré la chargée des affaires de l’Ambassade Belge à Kinshasa, Lot Debruyn.
Notons par ailleurs que cette activité a été une occasion pour les partenaires bilatéraux d’annonce également leur soutien à l’Institut pour l’économie du Climat dans le bassin du Congo.
Alfredo Prince NTUMBA