Le Centre Pulitzer a organisé une séance de sensibilisation des éducateurs congolais sur l’importance de protéger l’Océan Atlantique. Placée sous le thème, « Ce que la prochaine génération doit savoir sur le lien entre le fleuve Congo et l’océan Atlantique : perspectives de pollution, de pêche et de protection », cette conférence tenue à Kinshasa, ce vendredi 17 novembre a été un cadre de réflexion sur la responsabilité de chaque partie vis-à-vis de la gestion de l’environnement marin.
Considéré comme un puits de carbone de par ses capacités de séquestrer le CO2, l’Océan atlantique comme tous les autres océans du monde, connaît de menaces liées à la pollution, notamment plastique. Ce qui ne permet pas aux écosystèmes marins de jouer leur rôle pour atténuer le réchauffement climatique. D’où la nécessité de discuter des implications géostratégiques du fleuve Congo en ce qui concerne les conflits liés à l’eau, le commerce régional, l’exploitation minière et sa relation avec l’océan Atlantique.
« Nous faisons pour la première fois, une activité dans le cadre de notre nouvelle initiative sur les océans. L’objectif était d’interroger les éducateurs, et les experts sur ce que nous devons enseigner aux prochaines générations sur la question des océans. Nous avons entendu parler du lien qui existe entre le fleuve Congo et l’océan atlantique, de toute la pollution qui va des rivières de la RDC vers l’Océan. Aujourd’hui, on a voulu discuter sur ces questions-là », a indiqué Erick Selemani, chargé du programme Education au Centre Pulitzer.
Avec une vue sur l’océan atlantique, la République démocratique du Congo doit veiller à la protection de ses ressources marines, au même titre que les forêts. L’Etat doit mettre en place des politiques susceptibles d’aider à limiter l’impact négatif des différentes pollutions sur l’océan atlantique.
« Il faut que notre gouvernement prenne au sérieux la question de la conservation et de l’utilisation des ressources marines. Il est connu en science politique qu’un pays qui contrôle l’Océan, contrôle le monde. Parce que cela favorise les échanges. Mais, il s’avère que les recherches qui sont faites dans notre pays rencontrent des difficultés de financements », Kushi Ngozo Luweshi, professeur d’économie et environnement à l’UNIKIN.
Ce professeur d’université a émis le vœu de voir les questions de la gestion durable de l’océan atlantique être insérées dans le système scolaire de la RDC. « Le gouvernement doit responsabiliser les professeurs des universités à écrire les manuels scolaires, sinon à participer activement à l’élaboration de ceux-ci. Cela aiderait à dispenser des connaissances sur les océans aux enfants dès le bas âge, et continuer à renforcer leurs capacités jusqu’au niveau supérieur de l’enseignement ».
Les participants à cette conférence ont loué l’initiative et souhaité que ces échanges puissent être élargis à d’autres institutions universitaires afin d’atteindre une masse critique capable d’influencer les politiques publiques qui pourront être mises en place pour protéger les océans.
« En tant que jeunes étudiants, nous devons prendre conscience de notre environnement. Nous devons savoir comment gérer nos déchets parce que souvent ils se retrouvent dans l’océan », a déclaré Jocelyn Mambote, étudiant à l’UPN (Université pédagogique de Kinshasa).
Notons par ailleurs que cette conférence est la première d’une série prévue dans le cadre du programme éducation et sensibilisation du Centre Pulitzer, dans le bassin du Congo. « Nous souhaitons que l’année qui commence, nous puissions avoir d’autres activités dans ce sens, non seulement sur la question des océans, mais aussi sur les questions de l’intelligence artificielle, le climat, les forêts tropicales, etc. », a renchéri Erick Selemani.
Le programme international d’éducation et de sensibilisation rassemble des spécialistes du monde entier. En connectant les enseignants, les étudiants, les jeunes, les influenceurs, les journalistes et les professionnels, l’équipe de l’IEO s’efforce de favoriser l’engagement et de créer des récits plus puissants sur les questions liées à la forêt tropicale et au climat.
Francis MBAZULU