Un dialogue de haut niveau sur l’affectation des terres, les droits, le climat et la conservation en République démocratique du Congo et dans le bassin du Congo a été lancé ce mardi 17 octobre, à Kinshasa. Les participants venus de plusieurs pays de trois bassins forestiers du monde discutent des réformes dans les secteurs fonciers, forestiers, et climatiques, y compris les priorités et les opportunités de coordination stratégique.
La République démocratique du Congo est le premier pays du bassin du Congo à avoir engagé des réformes sectorielles pertinentes. Ce dialogue est une opportunité de réfléchir sur comment promouvoir et sécuriser la tenure foncière des communautés locales et des peuples autochtones dans les différentes réformes en cours en République démocratique du Congo.
« Nous avons voulu ce dialogue comme un espace de collaboration et de discussion stratégique entre le gouvernement congolais et toutes les parties prenantes impliquées dans les questions de lutte contre le changement climatique et la conservation de la biodiversité », a indiqué le directeur du Programme Afrique du RRI, Patrick Kipalu.
En 2018, le RRI a mené l’analyse la plus complète sur les droits fonciers en RDC. Cette organisation internationale canalise les subventions du Bezos Earth Fund pour sécuriser la conservation communautaire dans le pays.
Durant les 13 dernières années, plusieurs réalisations à impact visible ont été enregistrées grâce à la coalition RRI en République démocratique du Congo. C’est ce qui justifie notamment le choix de ce pays pour accueillir ce dialogue de haut niveau et partager avec le reste du monde, ce succès.
« La RDC est leader en matière de réformes qui prennent en compte les droits des communautés locales et des peuples autochtones. La loi sur la promotion et la protection des droits des peuples autochtones pygmées est une référence non seulement pour le bassin du Congo, mais pour le monde entier », a précisé Solange Bandiaky, coordonnatrice de RRI.
La RDC, c’est 3 millions d’hectares de concessions forestières des communautés, depuis 2018. L’Etat compte ajouter encore 5 millions d’hectares sous la gestion des communautés locales et peuples autochtones d’ici 2023. Des efforts très louables dont l’expérience a été vantée par le gouvernement et les parties prenantes lors de ce premier jour de discussion.
« J’ai voulu féliciter le gouvernement congolais pour les différents mesures prises relatives notamment à la loi sur l’aménagement du territoire, la loi sur les droits des peuples autochtones, et beaucoup d’autres initiatives qui montrent l’engagement du gouvernement congolais », a indiqué l’ambassadeur de Suède à Kinshasa, Henric Råsbrant.
Notons par ailleurs que ce dialogue de haut niveau s’inscrit dans le cadre de l’atelier que RRI tient chaque année dans un pays bénéficiaire de ses financements. A l’issue de ces deux jours de dialogue de Kinshasa, des recommandations pertinentes seront formulées. Une feuille de route susceptible d’aider les parties prenantes à accélérer le processus de sécurisation de la tenure foncière des communautés locales et peuples autochtones sera également élaborée.
Alfredo Prince NTUMBA