Depuis quelque temps, l’on assiste à une sorte de tumulte autour du contrat de concession forestière de conservation de l’entreprise WWC-Congo et les organisations Mbiya, ADENU et CTAC. En effet, tout est partie de la signature en bonne et due forme du contrat de concession forestière de conservation n°003 du 04 mars le ministère de l’environnement et développement durable et l’entreprise Wildlife Works Carbon Congo SARL (WWC-Congo). Cette concession se trouve dans le territoire de Businga, secteur de Businga, province du Nord-Ubangi.
Conformément à ce contrat, cette concession couvre 299.995 hectares de forêt. Il concerne 11 groupements de ce territoire, à savoir, Bomongo Senga, Babale, Bomongo, Monzambe, Bozame, Bogboan, Boboso, Bokapo, Bondoi, Yangbate, et Bozakunda.
Cependant, après avoir appris l’existence de ce contrat dont l’objectif est de conserver les forêts et tirer profit du crédit carbone, pour enfin redistribuer les dividendes avec les communautés qui ont accepté délibérément de conserver leurs forêts, les associations (MBYA), ADENU (Association pour le développement du Nord-Ubangi), et CTAC (Congo Terre d’Asile climatique) sont montées au créneau pour obtenir l’annulation dudit contrat.
Parmi les arguments avancés par ces associations, il y’a notamment la vente des millions d’hectares de forêts de communautés sans leur consentement, et l’exclusion de certaines autres.
Selon le GTCRR (Groupe de Travail Climat Redd Rénové) qui a tenu à apporter la lumière sur ce sujet, « le contrat entre le gouvernement et WWC-Congo a respecté les procédures légales d’octroi et d’obtention d’une concession forestière de conservation en RDC », a indiqué Guy Kajemba, coordonnateur de cette plateforme.
Le GTCR a par ailleurs affirmé la superficie de cette concession qui est de 299.995 hectares et non des millions d’hectares telle que soutenue par ces associations. « Ce contrat résulte d’un processus de consultation des parties prenantes et des communautés de la zone. Car, c’est depuis mars 2022 que les organisations membres du GTCRR ont commencé d’une part à faire le monitoring pour respecter les procédures », peut-on lire dans le communiqué de cette plateforme de la société civile.
A en croire la société civile environnementale, les manœuvres dilatoires des associations précitées visent tout simplement à décourager et désorienter l’investissement de WWC-Congo qui s’emploie à apporter un soutien au développement de cette partie de la République démocratique du Congo, restée très longtemps enclavée.
Dans une correspondance adressée au président de la République démocratique du Congo, et dont Environews s’est procurée une copie, la société civile de Businga s’indigne du comportement de l’association culturelle MBIYA en rapport avec ce dossier. Elle l’accuse d’avoir distribué de l’argent à certains chefs de groupements non pris en compte dans le cadre du projet de WWC-Congo, afin d’obtenir d’eux des signatures et mener une campagne de diabolisation visant à saper ce projet.
« L’Association MBYA est une structure inexistante dans le territoire de Businga. Cette association n’a aucune personnalité juridique pour la représentation de Businga », indique cette correspondance.
Dans une autre correspondance rédigée en lingala et adressée à l’Administrateur du Territoire de Businga, les représentants des communautés locales de ces 11 groupement concernés par le projet de WWC-RDC, ont manifesté leur désaveu vis-à-vis de ces associations culturelles.
Lire la correspondance ici : https://environews-rdc.net/wp-content/uploads/2023/10/Lettre_commuanutes.pdf
« Nous les habitants du territoire de Businga, ensembles avec les autres habitants de 3 secteurs, nous ne connaissons pas l’association MBYA. Elle ne peut en aucun cas parler en notre nom, ni nous engager », peut-on lire dans cette correspondance.
Pour le directeur général de WWC-Congo, la démarche engagée par les associations n’a rien d’autre comme objectif que de décourager son entreprise à travailler aux côtés de communautés, générer des crédits carbones, et faire bénéficier à ces communautés des dividendes qui en découleront.
« Le jour où les communautés vont décider que nous puissions arrêter le contrat, nous l’arrêterons. Mais, à ce jour, aucune communauté ne l’a dite. Notre projet pour le bien-être de ces communautés ne pourra s’arrêter à cause des intérêts individuels de quelques associations au détriment des communautés », a indiqué Jean-Robert Buangoy, directeur général de WWC-RDC.
Tous nos efforts pour obtenir la réaction des responsables des organisations MBYA, ADENU, et CTAC sont restés vains. En attendant, le GTCRR recommande qu’une mission mixte soit dépêchée sur place à Businga, pour s’enquérir de toutes les informations relatives à ce dossier.
Affaire à suivre.
Alfredo Prince NTUMBA