L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a souligné la nécessité pour les pays de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) de redoubler d’efforts pour mettre au point un cadre stratégique afin d’explorer d’autres opportunités de développement de l’Afrique au niveau de la chaîne de valeurs alimentaires. l’Agence onusienne a au cours du lancement du Salon de l’innovation de la transformation rurale 2023, à Kinshasa, ce mercredi 27 septembre, manifesté son intention d’accompagner les pays de l’Afrique australe à créer assez d’emplois pour les jeunes et femmes vivant dans les zones rurales. Cette ambition s’inscrit dans la démarche d’apporter un soutien conséquent au domaine de la sécurité alimentaire et du combat contre la faim en Afrique.
« Les pays doivent promouvoir des transformations rurales et structurales qui encouragent les synergies entre les activités agricoles et non-agricoles et qui renforcent les liens entre les zones rurales et les villes. Ces transformations se manifestent notamment au niveau du traitement, de l’emballage, du transport, de la distribution, de la commercialisation et des services, en particulier des services financiers et commerciaux », a déclaré le professeur Lewis Hove, resilience leader / FAO.
La FAO apporte son concours au renforcement des capacités et des compétences de certaines structures de production et de transformation agricole au niveau de l’Afrique. Les points de vue de ces agriculteurs à ce salon d’échange ont constitué d’office de fil conducteur des défis à relever dans ce secteur.
« Les productions pourrissent par manque de transformation. Ça c’est un défi. Au niveau du milieu rural, nous nous sommes donnés à produire du manioc sans être à mesure de valoriser l’amidon qu’ il contient. Cet amidon est un sous-produit qui rapporte beaucoup d’argent au niveau des autres pays du monde. La FAO nous accompagne dans les formations pour renforcer nos capacités et nous avons également bénéficié des boutures de manioc et des semences améliorées. Ce n’est pas suffisant puisqu’il s’agit de nourrir plusieurs assiettes. Ça serait une bonne chose de pousser encore loin le financement des transformateurs agricoles. Nous voulons que l’Afrique se développe, partant de ses milieux ruraux puisque c’est dans ces milieux que viennent la plupart de la nourriture », a rapporté Rosalie Buma, présidente de la Fédération des paysans producteurs agricoles de Kinshasa.
En République démocratique du Congo, l’intervention de la FAO se base sur une étroite collaboration avec les autorités nationales. Le gouvernement de la RDC comme tout autre pays de la SADC ici présent s’est assigné comme mission de renforcer la résilience des moyens de subsistance de ses populations face à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle, à développer et à promouvoir les filières et leurs chaînes de valeurs.
« La priorité sera accordée dans les investissements, dans le Plan de transformation rurale, dans des projets de développement durable innovant, dans les infrastructures rurales, le renforcement de la résilience y compris pour les petits exploitants agricoles, l’emploi des jeunes et des femmes. La déclaration de Kinshasa a retenu les points essentiels collés sous forme d’objectifs et recommandations. Il s’agit de la croissance de l’Afrique, sa transformation significative avec un défi dans le bénéfices sociaux pour un développement rural durable, équitable, inclusif et résilient afin d’absorber le chômage. J’estime que l’opportunité nous est accordée pour que chacun en ce qui le concerne puisse se sentir responsable et préoccupé à apporter sa pierre pour que les objectifs soient atteints », a renseigné le ministre d’État, ministre du développement rural, François Rubota.
Selon les experts, près de 12 millions d’emplois devront être créés chaque année afin d’absorber les nouvelles arrivées sur le marché du travail, dans les 20 prochaines années. Aujourd’hui, près de 54% de la main-d’œuvre africaine dépend du secteur agricole. Les décideurs, les banques de développements et bailleurs de fonds ont manifesté la volonté de relever le niveau de l’agriculture africaine pour lui permettre d’atteindre le pourcentage le plus élevé possible.
« La FAO et les autres structures comme le PAM, bailleurs de fonds et des banques se sont engagés à travailler pour la prospérité de tous les pays et de la justice sociale. l’agriculture des pays de l’Afrique australe ne peut pas être négligée car elle est un outil clé de réduction de la pauvreté de la région de la SADC », a martelé Lewis Hope.
Signalons qu’à la base, la FAO et la communauté de SADC ont mis en place un système de gestion alimentaire. Cet outil a été jugé important pour fournir des données sur l’évolution du secteur alimentaire dans la région. Les différents participants attendent s’accorder sur un programme de durabilité après la mise en place à grande échelle de ce programme d’innovation et de la transformation agricole en Afrique.
Albert MUANDA