Les travaux du premier Forum régional sur la conservation de la nature et les droits fonciers des communautés locales et peuples autochtones dans le bassin du Congo se sont clôturés à Kinshasa, ce mercredi 20 septembre. Au cours de ces assises, des expériences réussies issues des mécanismes innovants ont été présentées. Il s’agit notamment de la cartographie participative utilisée dans le processus de la foresterie communautaire, le mécanisme de gestion des plaintes utilisé par l’ICCN (Institut Congolais pour la conservation de la nature), le développement du CLIP (Consentement libre, Informé et préalable), les APAC (Aires du Patrimoine autochtone et communautés locales), et la conservation communautaire. Tous ces mécanismes sont basés sur le respect des droits des communautés locales et des peuples autochtones.
« L’autorité coutumière c’est le sol. On ne peut rien faire si au préalable on associe pas la communauté locale. Le grand souci de ce forum était de trouver le point d’ancrage entre les communautés locales, les peuples autochtones et l’ensemble de l’acteurs qui font la conservation. C’est vraiment un travail à encourager », a déclaré Mfumu Difima, représentant de l’Autorité coutumière de la RDC.
A l’issue de ces trois jours d’échanges d’expériences réussies et celles à résultats mitigés dans la promotion de la conservation basée sur les droits, quelques recommandations ont été formulées par les participants.
Aux gouvernements des Pays du bassin du Congo, les participants ont recommandé d’élaborer ou mettre à jour les stratégies nationales de conservation de la biodiversité dans les aires protégées conformément aux objectifs du cadre mondial de la biodiversité post 2020 ;
Renforcer la cogestion des aires protégées à travers la conciliation entre la conservation et les droits humains ; Harmoniser le cadre juridique des pays sur les ressources naturelles dans une perspective de reconnaissance des droits des communautés locales et peuples autochtones; Promouvoir les initiatives communautaires qui contribuent à la conservation de la biodiversité comme autres mesures efficaces de conservation et l’opérationnalisation de la base de données des AMEC.
Aux communautés locales et peuples autochtones des pays du bassin du Congo de cartographier les espaces traditionnels de vie qui concourent à la conservation basée sur le savoir endogène; et contribuer aux efforts de lutte contre les changements climatiques et la préservation de la biodiversité.
La société civile environnemental des pays du bassin du Congo devra quant à elle mettre en place un cadre d’échanges et de plaidoyer pour le partage d’expériences des actions qui concourent à l’atteinte des objectifs 30 x 30 au niveau de la sous-région, et poursuivre le monitoring et le plaidoyer pour la promotion et la protection juridique des droits des communautés locales et peuples autochtones.
« L’ensemble des échanges a permis de constater qu’on ne peut plus parler de la conservation efficace sans la prise en compte des droits des communautés. Il est important à ce niveau que la collaboration entre les acteurs soit améliorée et qu’un renforcement des capacités se fasse pour une appropriation des différents outils », a plaidé Martial Dinang, délégué du Gabon.
Pour les organisateurs, cette première édition a été un succès au regard des résultats obtenus et de l’engagement des participants à restituer auprès de leurs instances respectives, les travaux de Kinshasa.
« Je souhaite que ces échanges que nous avons commencés ici à Kinshasa demeurent et grandissent. Que les expériences partagées ici vous inspirent dans la suite de votre travail », a indiqué Margaret Rugadya, chargée des programmes Afrique de Tenure Facility.
Les participants ont recommandé également aux partenaires techniques et financiers de mobiliser les fonds pour soutenir d’autres éditions de fora sur la conservation et les droits fonciers, y compris les actions communautaires tendant à contribuer aux objectifs 30 x 30.
Alfredo Prince NTUMBA