Les défenseurs de l’environnement venus de la France, de la Croatie et de la République démocratique du Congo ont, au cours d’une manifestation de masse, protesté contre la majorité des compagnies d’assurance et de réassurance actives dans la souscription de combustibles fossiles au niveau mondial. Cette manifestation a eu lieu ce lundi 11 septembre à Monaco (France).
Ces activistes de l’environnement ont voulu par cette action décourager les compagnies d’assurance et de réassurance à ne pas garantir le développement de concessions pétrolières dans la bombe à carbone et le hotspot de la biodiversité qu’est la forêt tropicale du Congo.
« Nous sommes à Monte-Carlo, un des quartiers les plus riches du monde pour affronter un groupe de compagnies d’assurance super riches et puissantes pour garantir que ces entreprises n’en rajoutent pas aux difficultés de milliers des communautés les plus pauvres du monde en RDC », a déclaré Irène Wabiwa, Chef de Projet international pour le Bassin du Congo à Greenpeace Afrique.
Un rapport de Greenpeace analysant les engagements spécifiques des compagnies d’assurance et de réassurance concernant les appels d’offres de pétrole et de gaz lancée l’année dernière par la République Démocratique du Congo (RDC), a remis en cause l’ambition des certaines entreprises pétrolières à investir au pays.
« La RDC n’a pas la capacité nationale de fournir une assurance pour la prospection pétrolière et le risque élevé qu’elle implique », a renchéri le rapport de Greenpeace Afrique.
Par conséquent, les entreprises qui obtiennent des droits d’exploration dans les appels d’offres de blocs pétroliers en RDC s’appuient très probablement sur les services de certaines des plus grandes compagnies d’assurance et de réassurance du monde, principalement concentrées en Europe et en Amérique du Nord.
Si les principales compagnies d’assurance cessent de couvrir l’industrie des combustibles fossiles, les compagnies pétrolières auraient du mal à trouver un soutien pour leurs plans d’entreprise destructeurs pour l’environnement et des personnes, estime Greenpeace.
En juillet 2022, la RDC a lancé des appels d’offres pour les droits d’exploration de 30 blocs de pétrole et de gaz. Certains blocs pétroliers chevauchent des aires protégées et des parcs nationaux. Ce positionnement a poussé certaines compagnies à ne pas fournir d’assurance pour les enchères pétrolières en RDC. Le message de ce jour était également destiné à toutes ces autres sociétés restées silencieuses et qui continuent leurs activités comme d’habitude.
« Il est irrespectueux d’assurer les compagnies de combustibles fossiles sans le consentement des peuples autochtones et des communautés locales, alors que la planète brûle d’une crise climatique hors de question », a indiqué Irène Wabiwa.
En RDC, les militants de l’environnement reprochent au projet d’appels d’offres pétroliers de ne pas respecter le Consentement Libre, Informé et Préalable (CLIP) des peuples autochtones et des communautés locales habitant les zones pour lesquelles les droits d’exploration sont mis aux enchères. Ils condamnent tout projet qui s’inscrit à la démarche de détruire l’habitat, des aires et parcs nationaux relevés pour certains au rang des sites mondiaux de l’UNESCO.
Albert MUANDA