L’Ambassade du Royaume des Pays-Bas à Kinshasa, a réuni autour d’une même table, les scientifiques, secteur public et privé, la société civile et autres acteurs importants du secteur de l’environnement. L’objectif, repenser un système de développement plus rentable de la filière bois énergie en de la République démocratique du Congo. Ces réflexions de deux jours, ont été lancées ce jeudi 22 Juin à Kinshasa.
« Nous avons organisé cette table ronde parce que nous pensons que c’est important de mettre ensemble tous les acteurs impliqués dans la filière bois-énergie. Nous pensons que si on trouve une bonne synergie nous serons à mesure de faire de Makala une source de revenue de beaucoup de personnes, une ressource des finances pour le gouvernement mais aussi une chaîne de valeur qui va contribuer à la reforestation », a précisé Jolke Oppewal, ambassadeur du Royaume des Pays-Bas à Kinshasa.
Plus de 90% de la population congolaise dépend de Makala, pour leur besoin en énergie. Cette situation représente une importante menace pour les forêts congolaises. En attendant de solutions durables et de politiques appropriées pour lutter efficacement contre la déforestation, l’organisation de ce marché est plus qu’une nécessité. Plusieurs pistes de solutions ont été proposées pour y parvenir.
« Je pense à Ibi village, au projet de Nsio et beaucoup d’autres nouvelles initiatives qui sont en train de venir. L’école Eraift et ses partenaires montent un projet qui consiste à faire un corridor écologique au plateau de Bateke. L’idée serait d’avoir dans un très grand territoire de près d’un millier des villages que chacun d’eux fasse 400 voir 500 hectares d’agroforesterie. Cette méthode permettrait de gagner sur les volets de production directe et les services environnementaux qui consistent à stocker le CO2 ou à réduire les émissions des gaz à effet de serre », a révélé Olivier Mushiete, directeur de Fundraising à l’ERAIFT.
Si dans la périphérie de la ville de Kinshasa, une dizaine d’initiatives entreprises ont été vantées pour avoir apporté une amélioration conséquente dans la filière, néanmoins, elles restent peu suffisantes au regard des besoins liés à la demande de cette mégalopole de plus de 15 millions de personnes. Une situation similaire pour les autres grandes villes du pays qui ne cessent de consommer leurs forêts environnantes.
Ces échanges de deux jours devront aider les participants venus des différentes provinces, villes, institutions du pays à repartir avec une idée sur des solutions les plus adaptées à la problématique du bois-énergie.
Dans cette démarche l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel s’est portée volontaire d’accompagner le pays dans la traçabilité de ses bois et à développer des technologies vertes pour créer une chaîne de valeur gagnant-gagnant entre le gouvernement et la population.
« Nous avons besoin de trouver le juste milieu pour répondre aux besoins de l’homme sans sacrifier la forêt », a renseigné Jean B. Bakole, directeur régional de l’ONUDI. « Nous avons un projet qui veut permettre à l’Etat de faire la traçabilité du bois déjà au niveau de Kinshasa afin qu’ une plus-value puisse être rétrocédée aux villageois. Ces solutions alternatives que nous émettons aujourd’hui permettront à ces populations de pouvoir bénéficier de ce cadeau naturel que le bon Dieu nous a donné ».
Signalons que le secteur du charbon de bois est à grande échelle informel sur toute l’étendue de la République démocratique du Congo. Chaque année, 142.800 hectares des forêts congolaises sont détruits pour environ 50.000.000 m3 de bois-énergie.
Albert MUANDA