Les habitants du quartier Ntomba dans la Commune de Bumbu, dans la partie ouest de la ville province de Kinshasa, sont privés de l’eau potable depuis plusieurs années. Cela, au vu et au su de l’autorité compétente. Dans cette partie de la capitale, des tuyaux de la Regideso existent bel et bien dans les parcelles mais ils ont cessé d’être alimentés sans une explication valable.
“Nous ne comprenons pas le fait qu’il y ait de l’eau de l’autre côté, après la grande artère appelée Nlandu. Mais, ici chez nous, nous n’avons plus une idée claire sur le jour où la dernière goutte a coulé de nos robinets”, s’est indignée une habitante de l’avenue Souvenir, dans la commune de Bumbu.
Il suffit de passer par les rues de cette municipalité très tôt le matin et au crépuscule, pour comprendre le calvaire de cette population. Bidons dans les mains, les jeunes comme les personnes âgées, traversent plusieurs rues à la quête de l’eau tel un diamant rare; au risque même de se faire renverser par ces nombreux motocyclistes qui roulent dans l’irrespect des normes.
“Nous utilisons l’eau de forage. Lorsqu’il n’y a pas d’électricité, Il faut payer 200 fc par bidon pour s’en procurer. C’est quand il y a le courant électrique, que nous payons 150 fc par bidon. Cela, tous les jours. C’est vraiment une charge car nous ne pouvons vivre sans eau. Nous sommes maintenant obligés de la boire et cuisiner avec car faire transporter l’eau de robinet est plus coûteux.” A expliqué une femme au foyer, croisée au forage de l’avenue souvenir, à 6 heures du matin.
Pourtant, il s’avère que l’eau de forage est impropre à la consommation, selon plusieurs sources qui l’utilisent. ” En tout cas, moi j’ai demandé à ma famille de ne plus boire l’eau de forage. Elle donne la diarrhée et des maux de ventre. Cette eau est mauvaise même pour la peau. Chaque fois que mon épouse l’utilise pour le bain, elle a des picotements au corps et des boutons s’en suivent.” A confié un habitant de la commune de Selembao.
Une lourde charge pour ces familles dont le revenu mensuel atteint à peine 100$. Payer 200 fc pour 10 ou 15 bidons par jour est un calvaire qui ne dit pas son nom. Pourtant, certaines sources indiscrètes de la Régideso affirment que l’usine de traitement de l’eau potable inaugurée au mois de février de l’année en cours est capable de desservir les communes de Bumbu, Selembao, Makala et autres en manque d’eau depuis plusieurs années.
Il est impérieux que l’autorité compétente fasse de ce dossier une urgence car, l’eau c’est la vie. Par conséquent, laisser la population consommer l’eau de forage par manque d’autres alternatives est une façon d’ouvrir grandement la porte aux maladies hydriques dans cette partie de la capitale congolaise.
Sarah Mangaza