L’Institut congolais pour la Conservation de la nature (ICCN) a procédé au lancement de la deuxième phase de la formation continue certifiante des gestionnaires des aires protégées de la République Démocratique du Congo. Ces sessions de formation ont été appuyées par la Coopération Allemande (GIZ) à travers son programme de maintien de la biodiversité et gestion durable des forêts (BGF). Le lancement de cette nouvelle cession a eu lieu le vendredi 02 juin 2023 à Kinshasa.
« Nous vous exhortons à capitaliser les enseignements que vous recevrez dans le cadre de cette formation pour l’amélioration de vos compétences professionnelles et pour favoriser du mieux que vous pourrez, des meilleures performances pour l’Institut congolais pour la Conservation de la nature, sur le terrain ainsi que les impacts positifs pour les populations environnantes des aires protégées », a déclaré Yves Milan Ngangay, Directeur Général de l’ICCN.
Depuis la première phase du projet lancée il y’a six mois, la Coopération Allemande n’a cessé d’apporter son appui technique et financier à ce programme de formation. L’objectif est de contribuer à une gestion efficiente et efficace des aires protégées de la RDC.
« Pour que l’ICCN fasse ce travail essentiel, il faut que cet institut dispose des collaborateurs qui sont formés et qui maîtrisent les dernières connaissances. Ils doivent être capables de jouer le rôle nécessaire pour la protection de cette biodiversité », a rapporté Martijn Ter Heegde, le conseiller technique principal du Programme de maintien de la Biodiversité et Gestion durable des forêts (BGF).
Ce programme de formation continue de L’ICCN vise à relever le niveau stratégique et opérationnel des agents dont la plupart sont déjà en exercice. Il vise également l’amélioration des compétences professionnelles pour une gestion durable et rationnelle de ce plus grand réseau des aires protégées d’Afrique.
« Pour un réseau de plus de quatre-vingt aires protégées, nous avons besoin des personnes qui connaissent et comprennent les principes écologiques, des principes sociaux. Nous cherchons des personnes qui comprennent comment doit se gérer une aire protégée sur la base des stratégies de médiations, des stratégies de conciliation des intérêts des uns et des autres », a déclaré Chantal Shalukoma, directrice en charge de développement et formation à l’ICCN.
Toute suite après le lancement, l’ensemble des 50 participants sélectionnées parmi les agents et cadres de l’ICCN et les autres acteurs de la conservation se sont retrouvés à Kisantu. Ces hommes et femmes réalisent bien les défis qui les attendent pour la gestion de la méga biodiversité, in situ et ex situ.
« Cette formation est vraiment très importante pour moi par rapport à ma passion, parce que je voulais vraiment devenir conservatrice. J’ai compris que peu de gens sont conscients de ce que représentent les ressources naturelles pour l’homme. en fait c’est la vie voir même la clef de la vie », a renseigné Blanche Kalonji, ingénieure forestière.
Après la première phase de la formation au bénéfice des 25 premiers apprenants faisant partie de la première cohorte, il était temps pour les formateurs d’évaluer les apprenants afin de se faire une idée sur l’appropriation des enseignements reçus.
« Les cinq premiers modules ont eu un effet sur la situation au travail des apprenants notamment dans l’amélioration des performances individuelles mais pourquoi pas aussi dans l’amélioration de l’efficacité dans la gestion des aires protégées qui est l’objectif ultime en terme d’impact”, a renseigné professeur Martin Tchamba, l’un des formateurs.
La première cohorte en formation depuis six mois voit bien le changement à mi-parcours grâce à l’application des acquis de cette formation continue.
« Il y avait des conflits entre les écogardes et la population riveraine, il y avait des conflits avec les autorités politico-militaires qui avaient appuyé la population. Avec cette formation et tout ce que nous avons appris ici, ça a un peu changé la donne et nous comptons même développer les activités touristiques dans la réserve avec tout ce que nous avons suivi ici », a renseigné Fabius Monya, conservateur dans la Réserve de la Ngiri.
Signalons qu’à la fin de ces 15 modules de formation, l’ICCN sera doté des experts et gestionnaires sur les techniques émergentes impactant sur la survie de la biodiversité, des gestionnaires conscient autour de la recherche des financements durables et de l’autonomisation des aires protégées, des gestionnaires engagés dans la prise en compte du bien être des communautés ainsi que de leurs droits dans les différents programmes de conservation, ainsi que des gestionnaires aptes à exercer un leadership transformationnel et éclairé pour un développement durable de conservation en RDC .
Albert MUANDA