L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a présenté les acquis du projet « Gestion durable communautaire des forêts Miombo ». Cette séance de travail marque la fin de ce projet exécuté depuis 2017, dans la province du Haut-Katanga. Les principales leçons, et histoires à succès qui ont découlé de la mise en œuvre de ce projet ont été présentées aux parties prenantes ce jeudi 15 juin, à Kinshasa.
« La FAO a eu l’honneur, pendant six ans, d’accompagner le gouvernement de la RDC dans la mise en œuvre de ce projet conçu pour promouvoir la gestion durable et la restauration des écosystèmes forestiers Miombo, ainsi que la durabilité des moyens de subsistances des communautés locales par le biais de la valorisation et commercialisation des produits forestiers ligneux et non ligneux », a déclaré, représentant résidant de la FAO en RDC, Aristide Ongone Obame.
A l’en croire, le projet qui vient d’être clôturé a prouvé son efficacité. Il a produit des résultats majeurs qui devront être capitalisés. Sur 80.000 hectares des forêts Miombo prévus pour être aménagés, le projet a permis à ce jour, d’atteindre 210.000 hectares attribués officiellement à une vingtaine des communautés locales. Plusieurs petites et moyennes entreprises forestières ont été créées, permettant ainsi aux communautés de diversifier leur économie tout en contribuant aux efforts de la reforestation à travers la vente des plantules d’arbres forestiers et fruitiers.
Le secrétaire général à l’Environnement et Conservation de la Nature, Benjamin Toirambe Bamoninga a informé de la volonté de son administration à implémenter les leçons apprises et les bonnes pratiques de ce projet au niveau institutionnel et au niveau des activités sur le terrain. Il a invité les praticiens et acteurs de terrain à s’approprier la professionnalisation de la foresterie communautaire, afin de rendre ce processus rentable économiquement, écologiquement et socialement.
« La foresterie communautaire dans le Haut-Katanga est un modèle qui a réussi », a-t-il révélé. « J’encourage d’autres partenaires à copier ce modèle ».
L’expérience de ce projet est riche en enseignements et nécessite d’être mise à profit pour améliorer l’efficacité des concessions des forêts des communautés locales (CFCL), en République démocratique du Congo. Car, les pratiques innovantes qui ont émergé de ce projet attirent l’attention sur la nécessité de réviser les orientations opérationnelles de ce processus.
« Au moment où nous arrivons au terme de ce projet, la consolidation de ses acquis demeure une préoccupation majeure dans le cadre de sa stratégie de sortie. Le projet a développé une stratégie provinciale de mise à l’échelle de ses bonnes pratiques. Je suis fier de constater que ladite stratégie est déjà mise en œuvre par les partenaires de la société civile et les bénéficiaires du projet. La création de l’Union des CFCL du Haut-Katanga est un exemple clair de l’appropriation des acquis », s’est réjoui le représentant de la FAO en RDC.
La FAO a par ailleurs réitéré sa volonté d’accompagner la RDC dans ses efforts en faveur de la lutte contre l’insécurité alimentaire et la gestion durable des ressources naturelles. « Notre organisation se tient à votre disposition pour mettre à l’échelle les bonnes pratiques qui sont ressorties de ce projet. Nous sollicitons l’appui des partenaires techniques et financiers pour financer les CFCL créées, pour la gestion durable des forêts Miombo », a-t-il précisé.
Ce projet transformateur pour les communautés locales est aujourd’hui considéré comme le plus grand de ce secteur. Les expériences issues de sa mise en œuvre ont contribué significativement à l’élaboration des différents instruments légaux et opérationnels qui orientent ce processus en RDC.
Notons que le projet « Gestion durable des forêts Miombo » a été lancé en février 2017. Il a été financé par le Fonds de l’Environnement mondial (FEM), et exécuté par la FAO au profit du Ministère de l’Environnement et Conservation de la Nature.
Francis MBAZULU