Le gouvernement de la République démocratique du Congo a adopté le projet de décret portant création de l’organisation et fonctionnement d’un service public dénommé inspection générale des mines (IGM) pour être appliqué sur tout le territoire national. Cette volonté a été manifestée par les ministres et vices ministres réunis le 15 avril au cours du 94ème conseil des ministres à Kinshasa.
Selon le gouvernement, cette modification est jugée importante pour attirer les investisseurs privés étrangers afin d’injecter plus de capitaux dans la diversification de l’industrie minière du Congo. Puisque le pays veut passer de la production brute à la transformation locale de ses minerais, les autorités ont exprimé le besoin de renforcer le système de surveillance pour défendre le positionnement du pays en bon élève dans l’initiative pour transparence des industries extractives (ITIE-RDC).
« Cette mesure vise à concevoir et mettre en œuvre et assurer le suivi de l’exécution des mesures pratiques de collaboration sur le terrain entre les services et organismes publics ayant dans leurs attributions la lutte contre la fraude et la contrebande dans le secteur des mines », peut-on lire dans le compte rendu.
A en croire ce document, ce service public aidera à contrôler et veiller à la traçabilité des produits miniers du site d’exploitation au point d’exportation, ainsi que sur une possible transformation locale. Ce bureau sera doté de l’autonomie financière et il sera placé sous l’autorité du Ministère des mines.
La République démocratique du Congo est un pays riche en minerais. Il reste aujourd’hui plongé dans la pauvreté où 80 % de sa population a un revenu inférieur à deux dollars US par jour. Au cours des années 2000, le gouvernement avait mis en place une succession de réformes du secteur minier congolais, qui restait enclavé et peu contrôlé par Kinshasa. Les autorités du pays se disent préoccupées que cette richesse bénéficie à la population congolaise afin de lui rendre son pouvoir d’achat.
« Pour le gouvernement il est question de consacrer les efforts et moyens nécessaires pour permettre au secteur minier de jouer son rôle véritable de levier du développement socio-économique du pays », renseigne le compte rendu.
Soutenue par les Institutions financières internationales, la réforme du secteur minier a été intégrée aux programmes de développement appliqués en République démocratique du Congo. Cette réforme porte des objectifs de « bonne gouvernance ». Elle serait d’après le gouvernement congolais, une stratégie parfaite pour attirer massivement les investissements privés nécessaires à la relance d’un secteur capable de lutter contre la pauvreté.
Albert MUANDA