Forêts : « une bonne gestion des tourbières de la RDC passe par la foresterie communautaire », Irène Wabiwa

Partant des exigences d’humidité, de température et de bons usages, la gestion des tourbières dépend également de la sauvegarde et de la protection des forêts par les communautés locales. Cet aspect est selon les experts, une solution très efficace dans la gestion de cette richesse récemment découverte en République démocratique du Congo. Cette affirmation a été faite, lors de la journée des solutions organisées par Greenpeace Afrique, ce 31 octobre à Matadi, dans la province du Kongo Central.

Cette journée de réflexion sur des solutions alternatives en vue de gérer au mieux les tourbières de la RDC, a mis en avant la foresterie communautaire, qui reste jusqu’à ce jour une alternative efficace dans la protection des forêts et au développement des Communautés locales.

« Notre pays a connu l’exploitation industrielle depuis plus de 10 ans. Cette exploitation qui ne profite ni au développement, moins encore à l’économie du pays a montré ses limites. Greenpeace pense que la foresterie communautaire est une solution alternative pour aller dans le sens de développement », a déclaré la responsable de campagnes forêt de Greenpeace Afrique, Irène Wabiwa. « Si le gouvernement congolais, et les bailleurs de fonds donnent la priorité à la foresterie communautaire, en sécurisant les droits de communautés locales, il y a une chance de maintenir nos forêts intactes et conserver les tourbières ».

A en croire Jules Katubadi, membre de l’ONG environnementale CODELT (Conseil pour la Défense de l’Environnement par la Légalité et la Traçabilité), il est important que les communautés locales connaissent leur droit pour mieux bénéficier des avantages de la conservation forestière. « La jouissance d’un droit part de la connaissance de celui-ci. Les communautés locales n’ont pas bénéficiés de leurs forêts par ce qu’il y avait un problème de connaissance de leurs droits. La volonté du législateur congolais à ce jour est non seulement de garantir les lois mais de permettre aux communautés locales de le reconnaître à travers les mécanismes mise en place dans les textes juridiques. Avec cette nouvelle approche des tourbières, il est souhaitable d’avoir au plus vite les outils juridiques de mise en œuvre de leurs gestion, pour en garantir les bénéfices des communautés locales », a-t-il souligné.

En effet, les problèmes de la foresterie communautaire ne réside pas au niveau des lois ni des concepts mais plutôt dans l’application de la loi. « Par rapport aux droits des Communautés locales, nous ne voulons pas tomber dans les mêmes erreurs que le processus REDD+. Il est important de voir en amont comme en aval les mécanismes de protection des droits des populations locales qui vivent autour des tourbières et voir dans quelle mesure les sécuriser par rapport aux investissements que ces tourbières attirent », a précisé déclaré Nadia Mbanzidi, experte juriste à Forest people program (FPP).

Les participants à ces travaux ont formulés quelques recommandations auprès des décideurs pour une bonne gestion des tourbières de Lokolama, notamment, la sensibilisation et le renforcement des capacités des Communautés locales. Les participants souhaitent aussi voir impliquer de façon systématique, toutes les parties prenantes dans la phase d’élaboration des politiques liées à la gestion des tourbières.

Un accent devrait être mis sur la valorisation des produits non lignés pour diminuer la pression sur les forêts. A la fin de ces assises, le navire Esperanza a permis à tous les participants de donner une chance aux forêts du Bassin du Congo, en laissant un vœu pour la protection des forêts congolaises.

 

Jennifer LABARRE

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