En un comme en mille mots, c’est l’esprit de la note de position des organisations de la société civile environnementale de la République démocratique du Congo. Dans ce document de onze pages, les acteurs de la société civile environnement dénoncent l’opacité, la violation des lois, la dictature et la réduction de l’espace démocratique dans la gouvernance du secteur de l’environnement par Eve Bazaiba Masudi, vice premier ministre, ministre de l’Environnement et Développement durable.
Pour ces acteurs de la société civile, il est plus qu’urgent de faire partir la warrior Bazaiba, qui selon eux, n’a fait qu’enfoncer le secteur de l’environnement. « … Nous formulons les recommandations suivantes, un changement de leadership à la tête du Ministère de l’Environnement et Développement durable. Designer en faveur du remaniement ministériel envisagé, une personne ayant le sens des Affaires de l’Etat, du partenariat et d’ouverture aux parties prenantes », peut-on lire dans ce document.
La société civile reproche à Bazaiba d’avoir ignoré l’intégration des demandes des parties prenantes dans la mise en place du cadre juridique et opérationnel du marché carbone.
Selon des sources au sein de la société civile environnementale, Eve Bazaiba et son cabinet seraient en train de faire les affaires que le vrai travail qu’on attendait d’eux à la tête de ce prestigieux ministère. Ce qui, selon ces acteurs, donne une mauvaise image aux yeux des bailleurs de fonds et autres analystes du secteur du pays.
Dans leur note de position, ces acteurs n’ont pas hésité d’épingler certaines initiatives qui subissent la main basse de la VPM et de son cabinet, allant parfois jusqu’à bloquer la machine. C’est notamment le cas du Programme de Gestion Durable des Forêts (PGDF), financé par l’Agence française de développement (AFD).
« … Mettre le cabinet du MEDD à l’écart de la gestion fiduciaire et comptable du Programme PDGF, afin qu’il reste dans un rôle d’impulsion et de garantie de bonne exécution. Eviter toute attitude qui puisse donner lieu à des conflits d’intérêt dans la gestion du Programme PDGF, … et ainsi libérer le programme pour qu’il entre effectivement dans sa phase de mise en œuvre », ont-ils recommandé.
A en croire notre source, la goutte d’eau qui a fait déborder le vase est bel bien le rapport trafiqué de la re-visitation des concessions forestières que Eve Bazaiba a fait adopter au conseil des ministre le vendredi 03 mars 2023. « Les résultats présentés dans ce document ne représentent nullement ni la vérité, ni la réalité », indique-t-elle. « De toute évidence, il n’est pas envisageable de bâtir l’avenir du domaine forestier congolais sur des fondements aussi aléatoires ».
En effet, la société civile invite le premier ministre à, « convoquer une réunion multipartite pour évaluer les données existantes des rapports de l’IGF et PPM en vue de proposer une méthodologie adaptée et des canevas de travail objectifs ainsi d’améliorer les résultats de ce processus, qui demeure central pour une bonne maîtrise de nos surfaces forestières », peut-on lire dans cette note.
En conclusion, les acteurs de la société civile rappellent que dans les prochains jours, ils vont redoubler d’efforts auprès de toutes les audiences cibles, afin que toutes les demandes ici clairement formulées soient prises en compte dans le développement futur de différents processus ici identifiés.
Par cette note de position, ces acteurs attendent attirer l’attention du chef de l’Etat et du premier ministre sur les dérives qui réduisent ostensiblement l’espace démocratique dans la gouvernance des portefeuilles sous gestion de ce ministère.
Alfredo Prince NTUMBA