Dans le cadre de l’intégration de la biodiversité dans tous les secteurs nationaux pertinents, la République démocratique du Congo a décidé d’actualiser ses stratégies et plans d’actions nationaux de la biodiversité d’ici fin 2023. La vision derrière cette revisitation est d’améliorer la gestion des aires protégées existantes et extension de leur réseau ; de sauvegarder des espèces de faune et de flore menacées d’extinction, de faire la promotion des paiements des services environnementaux, de la recherche taxonomique, acquisition des connaissances et accroissement des financements affectés à la biodiversité. Cette discussion à chaud entre les scientifiques congolais et le secrétaire général à l’Environnement et Développement durable a eu lieu ce mercredi 08 mars, à Kisangani.
« La convention sur diversité biologique demande à toutes les parties prenantes dont la RDC d’élaborer périodiquement une stratégie et plan d’action national de la biodiversité. Ce plan d‘action permet de mettre en œuvre les objectifs nationaux. Nous voulons savoir en dehors des découvertes qui ont été récemment faites, les espèces des champignons, d’arbres et de la faune que nous disposons actuellement. Nous aimerions aussi savoir comment les gérer et l’exploiter ces espèces. Aujourd’hui le pays du premier poumon mondial est agressé par le Rwanda, quelle est l’incidence de la guerre des conflits armés sur la biodiversité, quelle est la valeur économique de nos parcs nationaux ou de notre biodiversité. Voilà autant de questions, des informations et des données que nous sommes dans le devoir de mettre à la disposition de l’humanité », a déclaré Daniel Mukubi, expert en biodiversité à la Direction du Développement durable.
L’Etat congolais attend compter sur l’implication des chercheurs pour dresser la nouvelle liste des espèces rares, menacées, endémiques, envahissantes et celle des espèces d’importance économique, sociale et culturelle. Une autre démarche va consister à actualiser la formation technique notamment dans le domaine de la taxonomie selon les modèles de certaines Etats de l’Afrique, la phytosociologie, la zoo-sociologie, la biotechnologie et les effets des activités humaines sur la biodiversité.
« Vous constaterez que toutes ces modifications vont dans le sens de continuer à protéger la biodiversité et à l’utiliser de façon durable. La question sur la biodiversité en RDC est longue. Puis que nous la trouvons dans tous les écosystèmes aquatiques et terrestres avec des grandes parenthèses compte rendu de l’intensité du pays. Nous avons besoin d’avoir les données et nous tenons à les avoir. Un autre travail sera fait dans cette actualisation parce qu’il faut avoir la monographie nationale de la biodiversité, tous les inventaires menés par la Direction de l’Inventaire et de l’Aménagement Forestiers. En revanche, dans le cadre de la recherche scientifique et l’acquisition des connaissances, la République entend promouvoir les recherches scientifiques par des subventions adéquates dédiées pour la cause. Ce fonds mobilisé permettra à la science de faire ses recherches en toute quiétude. Je pense qu’il est important d’évoluer dans ce partenariat gagnant-gagnant », a renseigné Benjamin Toirambe, le secrétaire général à l’Environnement et Développement durable.
Accéder aux données des chercheurs n’est pas une chose facile. C’est toujours un peu difficile. Les données sont parfois entre les mains de chercheurs privés au sein des universités, aux centres de recherche ou des organisations non gouvernementales internationales même au sein des communautés locales et des peuples autochtones. Certaines données collectées par des chercheurs n’ont jamais été prises en compte par l’inattention du ministère sectoriel.
« Nous voulons arranger les choses et corriger les erreurs du passé. Il y’a des chercheurs qui nous ont quittés en apportant avec eux des bibliothèques de connaissances. Nous menons la démarche de récupérer les données. La RDC est vaste et la stratégie doit être actualisée dans un délai record. Pour ne pas prendre du retard, il sera question de travailler d’abord sur ce qui existe. Nous avons quelques données de référence mais il faut les renforcer. Le centre de la surveillance de la biodiversité (CSB) a les points focaux nationaux dans 11 provinces donc. Ces points focaux provinciaux de vont devoir collecter les données de leurs provinces. Et Nous passerons sur terrain pour les centraliser et actualiser », a indiqué Benjamin Toirambe, le secrétaire général au ministère de l’environnement et du développement durable.
Signalons que ces stratégies de plans nationaux de la biodiversité vont donner la voie pour commencer à élaborer le septième rapport national du pays sur la biodiversité. Jusqu’à maintenant la RDC a soumis six rapports nationaux à la convention sur la diversité biologique. Le pays devra soumettre son nouveau rapport à la seizième conférence de partie à la convention sur la diversité biologique. Cette grande réunion sur la biodiversité aura lieu en 2024 en Turquie.
Albert MUANDA, depuis Kisangani