Biodiversité : « À Kinshasa, la pression immobilière a comblé tous les espaces où la nature pouvait s’exprimer », Daniel Mukubi Kikuni

Le lien de plus en plus marqué entre la perte de la biodiversité et le réchauffement climatique en République démocratique du Congo se remarque également par la baisse de la quantité d’oiseaux dans le ciel. Daniel Mukubi Kikuni, expert de la RDC a démontré comment la pression immobilière a comblé tous les espaces où la nature pouvait s’exprimer. La diminution de ces vertébrés tétrapodes est de plus en plus perceptible dans les grandes villes du pays, notamment à Kinshasa. Le poète la fait savoir lors de la 2ème conférence internationale sur la biodiversiité, à Kisangani, ce mardi 7 mars.

« A Kinshasa par exemple, en occupant les espaces nous avons oublié que les arbres coupés abritent une grande variété d’oiseaux. Ces espèces ont plus que jamais besoin de nous pour se nourrir et s’abriter de manière plus sereine. La transformation des bâtiments et la rénovation des façades détruisent les cavités dans lesquelles nichent certaines espèces. Malheureusement, les villes du Congo n’offrent aucune solution de remplacement. Trous, brèches, cavités se font en effet plus rares à la surface des immeubles modernes. Difficile de concevoir un nid », a rapporté Daniel Mukubi Kikuni, expert en biodiversité à la Direction du développement durable.

Le message de cet expert ressemble à un cri de détresse de ces espèces volantes.  Cette inquiétude trouve pourtant tout un sens logique dans l’équilibre écologique. « Les oiseaux jouent un rôle majeur au sein de la biodiversité. Ils consomment des insectes nuisibles à l’agriculture, ils jouent dans la dissémination des graines pour la reforestation et pollinisation des plantes, voilà quelques faits incontournables témoignant de l’utilité des oiseaux. Nous ne pouvons pas rester sans dire un mot », a-t-il renseigné.

 La nature décline globalement à un rythme sans précédent dans l’histoire humaine et le taux d’extinction des espèces s’accélère. Cela provoquant dès à présent de graves effets sur les populations humaines du monde entier.

« Il n’est pas trop tard pour agir. Ce que nous pouvons faire est simple. Alors que nous construisons nos maisons et des immeubles, pensons à observer des espaces qui pouvaient permettre aux oiseaux d’installer leurs nids. Grâce à ce changement transformateur, la nature des grandes villes de la RDC peut encore être restaurée et utilisée de manière durable. Ce qui est également essentiel pour répondre à la plupart des autres objectifs mondiaux », a renseigné cet expert du ministère de l’environnement et développement durable de la RDC.

Le pays de la méga biodiversité, la République démocratique du Congo enregistre dispose à ce jour de plusieurs initiatives avec l’aide de certains bailleurs pour assurer la protection de ses espèces fauniques et végétales. Les scientifiques congolais encouragent les uns et les autres à contribuer efficacement et durablement à la protection de la diversité biologique, à son intégralité, sans laisser certaines espèces de côté.

Albert MUANDA, depuis Kisangani

NEWSLETTER

Inscrivez-vous à notre newsletter pour vous tenir au courant de nos activités.

You have been successfully Subscribed! Ops! Something went wrong, please try again.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *