Le gouvernement de la République démocratique du Congo et les délégués du Fonds CAFI (Central African Forest Initiative) se sont réunis le jeudi 23 février, à Kinshasa, pour statuer sur le progrès, les défis et les perspectives de la mise en œuvre de la deuxième lettre d’intention signée entre la RDC et la CAFI, en 2022. C’était dans le cadre du segment politique de la revue annuelle 2022.
« Il était convenu après la signature de la lettre d’intention, de mettre en place un mécanisme permanent de concertation et de suivi de la mise en œuvre du partenariat. Ces travaux ont porté essentiellement sur l’évaluation des performances du FONARED, et sur la nécessité d’accélérer et renforcer la programmation pour la consommation des ressources disponibles », a précisé Bavon N’sa Mputu, coordonnateur du Fonds national REDD (FONAREDD).
Il a par ailleurs informé que la restructuration du FONAREDD devra être finalisée d’ici fin juin 2023. Des réformes profondes sont en cours au sein de cette structure pour sa redynamisation. Cela passera notamment par le renforcement des effectifs, et l’obtention de la personnalité juridique.
Pour le ministre des finances, Nicolas Kazadi, président du comité de pilotage du FONAREDD, la République démocratique du Congo s’est engagée à concilier ses objectifs de réduction de la déforestation et ceux de la réduction de la pauvreté. Pour cela, le gouvernement et ses partenaires souhaitent renforcer substantiellement la performance des projets mises en œuvre par les agences d’exécution qui ont accès au fonds.
« Nous attendons une très grande redevabilité de leur part dans l’exécution des financements qui leur sont octroyés. Nous attendons par ailleurs une plus grande qualité des investissements afin que les communautés puissent avoir des résultats concrets et qu’on puisse leur offrir des alternatives à l’utilisation efficiente de nos ressources forestières », a déclaré le ministre.
Nicolas Kazadi a plaidé pour l’engagement plus large des entités nationales dans la mise en œuvre, afin d’assurer le transfert des compétences, la durabilité des investissements et l’appropriation de la vision et les objectifs du gouvernement. « J’appelle à plus de consensus dans la définition des projets et des objectifs et à plus de rapidité dans leur mise en œuvre », a-t-il insisté.
Le représentant du Fonds CAFI, a encouragé et invité le gouvernement à progresser plus vite dans les réformes engagées, et avancer ensemble dans la programmation des investissements. « CAFI est particulièrement fier d’avoir eu l’opportunité d’appuyer le gouvernement dans ses efforts et tient à rester un partenaire fiable et engagé dans ces divers processus. CAFI souhaite aussi compter de manière substantielle, l’impact des investissements réalisés ensemble en termes de réduction de la déforestation et de développement économique », a précisé Simon Koppers.
A l’issue de cette revue annuelle, les experts ayant travaillé lors du segment technique ont formulé plusieurs aux deux parties. Les parties prenantes réitèrent l’obligation de CAFI de la mise à disposition des tranches annuelles des ressources pour le mise en œuvre des activités du partenariat conformément aux engagements convenus dans la lettre d’intention.
« Le gouvernement sera très regardant cette fois-ci, sur les résultats que devra produire ce partenariat », a rappelé Eve Bazaiba, vice-présidente du Comité de pilotage du FONAREDD.
Notons que la seconde lettre d’intention RDC-CAFI a été signée entre le Président Tshisekedi et l’ancien premier ministre britannique Boris Johnson, en 2021 à la COP26 organisée à Glasgow. Elle couvre une période de 10 ans. Les investissements de ce partenariat sont estimés à 1 milliard de dollars américains.
Alfredo Prince NTUMBA