Eaux : Magali Dougoud, « les questions liées aux ressources et droits communautaires sur l’eau sont urgentes »

La diminution de la quantité d’eau de la nappe phréatique suite au réchauffement climatique constitue une préoccupation majeure. Particulièrement en Afrique, cette question est au cœur des conflits entre certaines communautés. Dans les pays comme la République démocratique du Congo, la corvée de l’eau revient à la femme, cela en pleine 21ème siècle. C’est la raison qui a poussé Magali Dougoud, une artiste visuelle suisse, à s’intéresser à la relation entre la femme et l’eau.

Elle mène des investigations pour mieux comprendre le lien qui existe entre l’eau et les femmes. Après ses recherches en Suisse, puis en Russie autour du Baïkal considéré comme le plus profond du monde, elle s’était rendue en Amérique du Sud pour les mêmes fins dans le lac Magellan. Aujourd’hui, Magali Dougoud étudie les cours d’eau de la RDC.

Pour elle, les questions liées aux ressources et droits communautaires sur l’eau sont urgentes. Par conséquent, elles devraient attirer l’attention de tous. L’eau constitue 72% des 509 millions de Km2 de la surface du globe. C’est ainsi que la Terre est surnommée planète bleue.

« Cela a un lien direct avec le corps humain. A part l’eau qui circule en nous, il y a aussi celle qui nous entoure dans le monde : les océans, les rivières, les mers, etc. Mais, toute la faune aquatique est détruite par la pollution et l’extraction de l’eau. Alors, nous nous devons de réfléchir sur comment prendre soin de cette eau qui nous entoure », a indiqué Magali Dougoud.                     

En analysant la problématique de l’eau, l’artiste suisse s’intéresse à un courant appelé hydro féminisme. A l’en croire, ce courant part du principe selon lequel les femmes ont longtemps été associées à la liquidité.

« Les femmes ont du liquide dans leurs ventres quand elles donnent naissance. En plus, il y a de l’eau dans le lait maternel. Donc, mon idée est de récupérer cet élément eau qui est un peu émancipateur de la nature féminine afin d’essayer de comprendre la relation que chaque culture entretient avec l’eau chez les femmes », a-t-elle expliqué.

Une fois arrivée à Kinshasa, cette jeune chercheuse a essayé d’élucider le fait que la majeure partie de la population n’a pas accès à l’eau potable dans un pays très riche en eau. Son constat fait à Kinshasa est que c’est la majeure partie de femmes qui parcourt des longs km pour chercher de l’eau à Kinshasa.

« C’est ce que j’ai constaté en circulant dans les rues de Kinshasa. Les femmes sont des gardiennes de l’eau. Ce sont elles qui la ramènent à la maison pour tous les besoins quotidiens, au point d’être exposé à plusieurs violences souvent mais aucune d’entre elles n’est payée pour ça. Il n’y a que les hommes qui sont payés quand ils le font », a insisté Magali Dougoud.

Sarah MANGAZA

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